"Une ligne rouge à ne pas franchir" : près de Paris, cet agriculteur met en garde contre un accord commercial entre l'UE et le Mercosur

La FNSEA et les Jeunes agriculteurs appellent à reprendre les manifestations à la mi-novembre. franceinfo a rencontré un céréalier du Val-d'Oise, près de Paris.
Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Hervin, agriculteur céréalier dans le Val d'Oise (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Les agriculteurs préparent une nouvelle mobilisation d’ampleur. Certains expriment déjà leur colère localement, mais les deux syndicats majoritaires, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs, appellent à reprendre les manifestations à la mi-novembre. Nicolas Hervin, un céréalier du Val-d'Oise, au nord de Paris, accepte de nous répondre, mais à condition de monter dans son tracteur, car il a du retard à rattraper : "On est en plein dans les semis de blé, on a pris du retard à cause des conditions climatiques..." Le prix du blé est justement en baisse ces derniers mois sur les marchés, alors que le reste des charges augmente. "Aujourd'hui, on est à 213 euros la tonne, alors que l'engrais coûte 382 euros la tonne", assure l'agriculteur. 

C’est tout le problème pour ce jeune agriculteur de 28 ans qui a repris la ferme de son père il y a six ans. Il exploite 200 hectares, mais ne parvient pas à mettre de côté en cas de problème futur. Il y a bien les annonces du gouvernement, comme un prêt garanti par l’État pour faire face aux récoltes catastrophiques de cette année, les pires depuis 40 ans, mais c’est insuffisant selon lui.

"Il y a quand même des avancées qui nous permettent d'essayer de sortir la tête de l'eau, mais ce n'est pas ça qui permettra aux exploitations de retrouver une trésorerie acceptable."

Nicolas Hervin, un céréalier du Val-d'Oise

à franceinfo

Puis, il y a le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, ceux d’Amérique du Sud. Tous les syndicats agricoles sont contre et dénoncent une concurrence déloyale. Ce serait, selon eux, l’arrivée en France de centaines de milliers de tonnes de volailles et de viande bovine élevées aux hormones, ce qui est interdit en Europe. Nicolas Hervin prend l'exemple du maïs, puisqu’il en est producteur : "Là-bas, ils utilisent des OGM, des produits que nous n'avons pas le droit d'utiliser. C'est une ligne rouge à ne pas franchir. Les agriculteurs français, mais aussi européens feront tout pour que ça ne se fasse pas."

Le céréalier prépare ainsi de nouvelles actions, lui qui est également vice-président du syndicat des Jeunes agriculteurs du Val-d'Oise : "Entre mi-novembre et la fin du mois, je ne peux pas dire exactement quand le travail sera terminé". Il n’exclut pas, entre autres, de nouveaux blocages sur l’autoroute A1, comme c'était le cas l’hiver dernier.

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