: Vidéo "Le milieu agricole est assez taiseux" : le tabou de la santé mentale chez les agriculteurs
Le mouvement ne faiblit pas. La Coordination rurale a organisé de nouvelles actions près de Toulouse, mercredi 11 décembre. Les agriculteurs dénoncent toujours l'accord de libre-échange du Mercosur et ne veulent pas baisser la garde, malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier. Cette mobilisation traduit aussi un mal-être plus profond au sein de la profession.
Selon un rapport de la MSA, la Sécurité sociale agricole, les suicides sont 43 % plus fréquents parmi les agriculteurs que dans le reste de la population. En réponse, la MSA a lancé en 2014 le dispositif Agri'Écoute. Cette ligne d’écoute anonyme et gratuite, accessible 24h/24, est devenue un refuge pour des milliers d’exploitants agricoles en détresse.
Sophie Cot Rascol, psychologue clinicienne travaillant aux côtés de l'organisme mutualiste, souligne les multiples facteurs à l’origine de cette souffrance : "L'instabilité des revenus, les contraintes économiques et l’endettement sont des sources de stress majeures". Mais au-delà des problèmes financiers, l’isolement social joue aussi un rôle prépondérant. "Les métiers agricoles sont souvent des travaux assez solitaires. Culturellement, ce n'est pas la population qui est la plus habituée à parler, à parler de soi, à parler de ses problèmes", explique-t-elle.
"Parler de la santé mentale, ce n'est pas parler de la maladie psychiatrique, ça n'a rien à voir. Parler de la santé mentale, c'est parler de son équilibre psychologique du quotidien."
Sophie Cot Rascol, psychologue clinicienneà franceinfo
La psychologue supervise une équipe de 20 professionnels dédiée au dispositif Agri'écoute. Cette réalité de terrain n’est pas nouvelle pour la MSA, mais la structuration de ses actions s’est renforcée ces dernières années. "Cela a vraiment été structuré depuis environ cinq ans, notamment grâce à l’impulsion du Plan interministériel agricole", conclut Magalie Rascle, directrice déléguée aux politiques sociales de l’organisme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.