Crise des subprimes : la banque Natixis condamnée à 7,5 millions d'euros d'amende pour information trompeuse
La banque a "sciemment diffusé des informations trompeuses" durant la crise financière de 2008, a estimé le tribunal correctionnel de Paris jeudi.
Natixis a "sciemment diffusé des informations trompeuses" estime la justice. La banque, filiale du groupe mutualiste BPCE, a été condamnée jeudi 24 juin à une amende de 7,5 millions d'euros et à l'indemnisation d'un certain nombre d'actionnaires, ayant été reconnue coupable d'information trompeuse durant la crise des subprimes en 2008. Jugée depuis le 29 mars devant le tribunal correctionnel de Paris, Natixis a été reconnue "coupable des faits qui lui étaient reprochés", selon le jugement lu par l'un des trois magistrats en charge de ce dossier.
Accusée d'avoir sous-estimé son exposition aux subprimes
Natixis était accusée d'avoir sous-estimé, dans un communiqué de novembre 2007, son exposition indirecte aux subprimes, un type de crédit hypothécaire distribué aux Etats-Unis. Dans ce communiqué sur ses résultats du troisième trimestre de l'année, la banque avait assuré que les risques portés sur les subprimes étaient "limités". La crise coûtera finalement cher à la jeune banque, qui verra son cours s'effondrer, passant de 19,55 euros lors de son introduction en Bourse en 2006 à moins d'un euro par action en 2009. Il est également reproché d'avoir notamment omis de signaler certaines expositions à hauteur de 850 millions d'euros.
La banque a été condamnée à verser aux parties civiles trois euros par action détenue sur la période concernée par les faits, a précisé le tribunal. Le montant total pourrait ainsi avoisiner plus d'un million d'euros. Les avocats de la banque ont regretté ce jugement et étudient désormais "l'opportunité de former une voie de recours", considérant toujours que la communication de l'établissement à l'époque des faits reprochés était "parfaitement adaptée".
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