Le spectre d'une fin de l'euro préoccupe les entreprises
Après les banques, les grands groupes anticipent eux aussi une sortie de l'euro. L'équipementier allemand Adidas "s'est préparé à revenir aux monnaies locales" explique son patron.
A l'instar des banques européennes, Adidas a planché sur le scénario catastrophe de la fin de l'euro. L'équipementier sportif allemand "serait préparé à revenir aux monnaies locales le cas échéant", a affirmé mardi 27 décembre son patron Herbert Hainer, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.
Toutefois, le patron d'Adidas se montre confiant : "Je suis certain que l'euro va survivre."
"Toujours compliqué de penser l'impensable"
L'anticipation de l'allemand n'est pas un cas unique. Début décembre, la plupart des grands groupes refusaient d'évoquer un scénario d'éclatement de la zone euro. Mais en réalité, "bien entendu que les grandes entreprises se préparent", expliquait alors à l'AFP Alexander Law, économiste à l'institut Xerfi.
Banquiers, avocats, grandes entreprises et autorités financières, ainsi que certaines banques centrales nationales "s'y préparent en croisant les doigts" pour que la zone euro ne se désagrège pas, rapportait alors La Tribune.
"C’est toujours compliqué de penser l’impensable, et plus encore de le prévoir dans les moindres détails, mais tout acteur rationnel doit en considérer la possibilité", souligne Jean Pisani-Ferry, directeur de l’institut Bruegel, un think tank indépendant.
Cependant, "la plupart des petites et moyennes entreprises sont peu ou pas du tout préparées, ni financièrement, ni légalement", indique le Financial Times.
Les patrons pas tous d'accord
"Nous avons fait une première estimation grossière basée sur la sortie du Portugal de la zone euro. Notre conclusion, c’est que l’impact général ne serait pas si négatif pour notre entreprise, puisque nous sommes un groupe qui exporte à travers le monde entier", a précisé le directeur financier de Volkswagen Autoeuropa, la branche portugaise, Jürgen Dieter Hoffmann, au site Atlantico.
Mais le PDG des magasins Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, ne ne se montre pas aussi serein : "Tous les débats sur la sortie de l’euro, c’est déconnant… Sur un plan pratique, cela coûterait une fortune. On a mis dix ans pour préparer les mentalités (…). Défaire tout cela sous la pression d’un problème de conjoncture n’a aucun sens", a-t-il déclaré à 20minutes.
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