Allemagne : Angela Merkel sauve son gouvernement avec un accord sur les migrants
Le compromis acte le principe de "centres de transit" destinés à installer les futurs demandeurs d'asile qui sont enregistrés dans un autre Etat européen, afin de les expulser vers ce dernier.
Angela Merkel s'en sort encore une fois. La chancelière allemande a réussi à sauver in extremis son gouvernement en trouvant un compromis, lundi 2 juillet, avec son ministre de l'Intérieur rebelle pour restreindre le nombre de demandeurs d'asile dans le pays. La coalition à la tête de l'Allemagne était menacée depuis plusieurs jours en raison de cette crise politique concernant les migrants.
Le compromis prévoit l'instauration de "centres de transit" à la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche, afin d'y installer à l'avenir les demandeurs d'asile arrivant dans le pays mais déjà enregistrés dans un autre Etat européen, en attendant leur expulsion vers ce dernier.
Des tractations difficiles
Cette question était au cœur du conflit qui opposait la chancelière, présidente du parti de centre-droit CDU, à son ministre Horst Seehofer, dirigeant du parti conservateur bavarois CSU, et qui menaçait de faire éclater la fragile coalition gouvernementale, difficilement mise en place en mars.
Jusqu'ici, les migrants demandant l'asile à leur arrivée en Allemagne étaient répartis dans des foyers dans l'ensemble du pays, jusqu'à ce que leurs dossiers soient examinés. Cet accord marque définitivement la fin de la politique d'accueil longtemps généreuse des migrants en Allemagne. Le troisième partenaire de cette coalition, le parti social-démocrate, doit encore dire s'il accepte les termes de l'accord trouvé. Mais comme le rappelle un journaliste du Monde sur Twitter, le SPD s'était opposé par le passé à l'idée de "zones de transit".
Le feuilleton politique allemand continue : le SPD rejoint maintenant la CDU et la CSU pour un « comité de coalition ». Les sociaux-démocrates accepteront-ils le compromis trouvé entre Merkel et Seehofer sur les « zones de transit », sachant qu’en 2015 ils y étaient opposés ?
— Thomas Wieder (@ThomasWieder) 2 juillet 2018
Angela Merkel s'est réjouie d'avoir conclu "après des journées difficiles et des tractations rudes", un "bon compromis" qui respecte "l'esprit du partenariat européen" et en même temps constitue "un pas décisif" vers un meilleur contrôle des demandes d'asile au sein de l'UE. "Nous avons un accord clair sur la façon d'empêcher à l'avenir l'immigration illégale aux frontières entre l'Allemagne et l'Autriche", s'est félicité de son côté Horst Seehofer.
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