La Grèce refuse de laisser l'UE gérer son budget
Alors que certains pays de la zone euro, dont l'Allemagne, aimeraient que Bruxelles gère le budget grec, Athènes réaffirme sa souveraineté.
Céder la gestion de sa politique budgétaire à l'Union européenne ? Athènes l'exclut formellement. Réagissant à une proposition allemande en ce sens présentée à la zone euro, des sources gouvernementales grecques ont affirmé samedi 28 janvier que "la Grèce ne discute pas d'une telle éventualité. Il est exclu que nous l'acceptions, ces compétences appartiennent à la souveraineté nationale". Et de souligner qu'une telle prise de contrôle de la gestion grecque "nécessiterait un changement des traités" européen.
A Francofrt, une source européenne a pour sa part reconnu qu'"il y a des discussions et des propositions au sein de la zone euro, dont une de l'Allemagne [pour] renforcer le contrôle des programmes et des mesures sur place", confirmant une information du Financial Times. Une "expertise externe sur place pourrait être pilotée par les institutions européennes et devrait aussi avoir certains pouvoirs de décision". "Il faut donner une claire priorité à la réduction du déficit budgétaire (...). En Grèce se pose notamment le problème d'une politique budgétaire très décentralisée. Un cadre légal contraignant pourrait apporter une plus grande cohérence, faciliter et accélérer les décisions", a encore déclaré cette source.
Sous surveillance depuis plus d'un an et demi
Placée sous étroite surveillance depuis mai 2010 par la zone euro et le Fonds monétaire international en échange de son maintien sous perfusion financière pour lui éviter la faillite, la Grèce surendettée négocie actuellement d'arrache-pied et tous azimuts. Elle discute avec ses créanciers privés pour obtenir l'effacement d'une partie de sa dette, et en même temps avec ses bailleurs de fonds publics pour la mise en oeuvre deleur deuxième plan prévu de renflouement, d'un montant de 130 milliards d'euros.
Dans ce cadre, le gouvernement grec de Lucas Papademos est actuellement mis sous pression maximale par ses partenaires pour se donner les moyens d'une sortie de crise, en durcissant encore l'austérité et déréglementant l'économie. La défiance européenne est en outre alimentée par les tiraillements au sein de l'exécutif de coalition, qui réunit depuis l'éviction en novembre du Premier ministre socialiste élu, Georges Papandréou, trois partis, socialiste, droite et extrême-droite, de plus en plus dressés contre les nouveaux sacrifices demandés aux Grecs.
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