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Sommet de l'UE : "La stratégie de François Hollande a fonctionné"

Véronique Auger, rédactrice en chef du service Europe de France 3, envoyée spéciale à Bruxelles, raconte comment se sont déroulées les négociations sur place.

Article rédigé par Violaine Jaussent - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président français lors d'une conférence de presse, le 29 juin 2012, à Bruxelles (Belgique). (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

L'Italie et l'Espagne se sont lancées, jeudi 28 juin en fin de soirée, dans un bras de fer avec leurs partenaires européens. Les deux pays ont réservé leur accord sur un pacte de croissance, afin d'obtenir rapidement des solutions d'urgence face à la crise. Et l'ont finalement emporté : les 27 dirigeants européens se sont mis d'accord vendredi au petit matin sur la mise en place, d'ici à la fin de l'année, d'un mécanisme permettant de recapitaliser directement les banques.

Comment les tractations ont-elles eu lieu sur place ? FTVi a posé trois questions à Véronique Auger, rédactrice en chef du service Europe de France 3, envoyée spéciale au sommet européen à Bruxelles (Belgique).

Dans quelle ambiance se sont déroulées les négociations ?

Véronique Auger : Les discussions ont été très longues, car l'Italie et l'Espagne ont fait de la résistance. Elles ont réclamé des solutions d'urgence face à la crise, avant d'apposer leur signature au pacte de croissance. Cela n'a pas été simple, mais Rome et Madrid étaient appuyées par François Hollande : les chefs de gouvernement des deux pays avaient la bénédiction du président français. Ils avaient prévu une stratégie de contournement face à Angela Merkel.

Justement, la chancelière allemande ressort-elle perdante de ces discussions ?

On ne peut pas parler de défaite. Cet accord a eu des conséquences positives pour les marchés : les Bourses européennes ont très bien réagi, vendredi à l'ouverture. Angela Merkel s'y attendait. Mais il est vrai que ce sommet, pour l'instant, a été plus dur pour elle : elle a dû faire face à un front uni cette fois. Peser face à trois mousquetaires [Mariano Rajoy, Mario Monti et François Hollande] était difficile. D'ailleurs, vendredi matin, à son arrivée au Conseil européen pour la reprise des travaux des dirigeants des 27, elle n'était pas souriante et semblait tendue.

Quel bilan peut tirer François Hollande de ce sommet ?

Le bilan du président est satisfaisant. François Hollande s'est démarqué de l'axe franco-allemand suivi par Nicolas Sarkozy, mais sa stratégie avec l'Espagne et l'Italie a fonctionné. Il est parvenu à élargir à deux autres pays le pouvoir de décision sur l'avenir de l'Europe. Ils étaient en difficulté, et il les a aidés, c'est très positif. 

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