Démarchage téléphonique : la nouvelle règlementation "déçoit" l'association de consommateurs CLCV
"La réglementation" sur le démarchage téléphonique "qui entre en vigueur, elle nous déçoit", réagit ce mercredi sur franceinfo Olivier Gayraud, juriste de l'association Consommation, logement, cadre de vie (CLCV). Désormais, il n'est plus autorisé que du lundi au vendredi de 10 heures à 13 heures et de 14 heures à 20 heures. Oubliés, les coups de fils intempestifs le soir, les week-ends et les jours fériés.
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"Ce qui entre en vigueur aujourd'hui, c'est quand même institutionnaliser le fait qu'on peut vous démarcher 9 heures par jour, du lundi au vendredi, soit 45 heures par semaine, ce qui est juste considérable", déplore-t-il. Or, "les consommateurs vivent le démarchage comme une souffrance, pour beaucoup d'entre eux", souligne-t-il. "On a des gens qui vous disent 'on n'en peut plus', qui vous disent 'je ne décroche plus mon téléphone tellement c'est pénible'", renchérit-il.
Selon lui, ces plaintes viennent souvent de "personnes âgées". "Les appels téléphoniques incessants me gênent", disent les unes. "Je suis tombé sur un commercial très malin qui a réussi à me vendre quelque chose à laquelle je ne voulais pas souscrire", racontent les autres. Dans ces conditions, "interdire le démarchage [téléphonique], ce serait une solution, bien sûr", appuie-t-il.
L'exemple de l'Allemagne
Autre solution : s'inspirer de ce qui se fait à l'étranger. "Pourquoi on ne ferait pas comme en Allemagne, par exemple, où on ne vous démarche que si vous avez expressément dit que vous étiez d'accord ?", interroge-t-il. "Pour un professionnel, ce serait certainement un démarchage beaucoup plus profitable", avec "des gens qui s'attendraient à recevoir ses coups de fil".
"Lorsque le consommateur refuse ce démarchage lors de la conversation, le professionnel s'abstient de le contacter ou de tenter de le contacter avant l'expiration d'une période de soixante jours calendaires révolus à compter de ce refus", précise aussi le décret qui entre en vigueur ce mercredi. "C'est un peu incompréhensible. Dès l'instant où je dis à un démarcheur 'je ne veux plus qu'e vous me rappeliez', il a le droit de me rappeler 60 jours après", explique Olivier Gayraud. Or, "la logique voudrait qu'il ne puisse plus me rappeler".
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