Deux cadres de la Société générale inculpées aux Etats-Unis dans le scandale du Libor
Les deux dirigeantes sont soupçonnées d'avoir manipulé le marché du Libor, qui permet de fixer le taux d'intérêt de nombreux prêts.
Deux cadres françaises de la Société générale ont été inculpées pour leur rôle supposé dans l'affaire de manipulation du taux interbancaire Libor, jeudi 24 août aux Etats-Unis. Danielle Sindzingre, chargée de la trésorerie de la Société générale au niveau mondial à l'époque des faits, et Muriel Bescond, alors à la tête de la trésorerie pour la France, sont accusées d'avoir communiqué de fausses informations relatives aux taux auxquels la banque pouvait emprunter de l'argent.
Les banques utilisent le Libor (London Interbank Offered Rate) pour fixer les taux d'intérêts de nombreux prêts : prêts immobiliers, de cartes de crédit... Les taux Libor, en différentes devises, sont calculés en fonction des informations que communiquent les banques elles-mêmes sur le taux d'intérêt auquel elles se financent.
Un impact négatif de 170 millions de dollars sur les marchés financiers
Sauf que la justice américaine estime qu'entre mai 2010 et octobre 2011, Danielle Sindzingre, Muriel Bescond et d'autres personnes, qui ne sont ni citées ni accusées, ont fait en sorte que la Société générale fasse état de taux plus bas que ceux qu'elle aurait dû annoncer. Ces taux ont ensuite été utilisés, avec ceux de nombreuses autres banques, pour fixer le taux Libor en dollar américain.
Selon l'acte d'accusation, ce montage visait à rehausser la réputation de la banque française, qui annonçait des taux d'intérêt plus élevés que la moyenne, selon des analystes financiers. D'après les procureurs, cette manipulation a eu un impact négatif de 170 millions de dollars (près de 144 millions d'euros) sur les marchés financiers mondiaux.
Une enquête qui dure depuis près de dix ans
Depuis que le scandale de la manipulation de ces taux a éclaté, des banques et des sociétés de courtage ont dû régler un total de quelque neuf milliards de dollars (7,6 milliards d'euros) d'amendes dans le monde. Plusieurs personnes ont été condamnées au pénal.
Contactée par Reuters, la Société générale n'a pas souhaité commenter le fond du dossier. "Société générale a reçu des demandes d'information", écrit l'établissement dans un communiqué, dans lequel il assure "coopérer avec les autorités conduisant ces enquêtes".
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