Smic à 1 600 euros : Sophie Binet appelle le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné "à revenir à un peu de décence"

Le patron du groupe pétrolier a qualifié cette mesure, proposée par le Nouveau Front populaire, de "politique-fiction".
Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, sur franceinfo le 29 août 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"C'est juste honteux que Patrick Pouyanné se permette de dire ça", s'indigne la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, après les propos du PDG de TotalEnergies sur le smic à 1 600 euros, qu'il a qualifié de "politique-fiction". "Il faut revenir à un peu de décence, Total, c'est l'une des entreprises du CAC 40 qui dégage le plus de bénéfices et dans laquelle les salariés doivent faire grève pour avoir un peu d'augmentation de salaire", tacle la patronne de l'historique syndicat ouvrier.

Pour Sophie Binet, "augmenter les salaires, c'est une mesure de justice sociale" et le Smic à 1 600 euros en fait partie, mais elle réclame également "une échelle mobile des salaires, avec l'indexation des salaires sur l'inflation", notamment pour éviter qu'un trop grand nombre de salariés se retrouvent au salaire minimal. "Donc au 1er octobre, si l'inflation est toujours à 2%, il faudrait que tout le monde ait une augmentation de 2% [et pas uniquement les salariés au smic], de façon à ce qu'on arrête de perdre en pouvoir d'achat", demande-t-elle.

"Le problème, ce ne sont pas les salaires, ce sont les profits"

Interrogée sur le risque d'inflation, liée à une augmentation générale du smic ou des salaires, elle dit avoir entendu "1 000 fois ce raisonnement et il est totalement faux", soupire-t-elle. "On a eu une explosion des prix avec une inflation très forte, mais des salaires qui stagnaient, et pourquoi est-ce que les prix ont augmenté ? Parce que les profits ont explosé et que les entreprises ont voulu maintenir leurs marges". "Donc le problème, ce ne sont pas les salaires, ce sont les profits, c'est la boucle prix-profits", analyse-t-elle.

La patronne de la CGT souligne que l'augmentation des salaires est "une mesure économique positive, parce que ça relance la consommation", citant l'exemple des "entreprises du tourisme qui ont constaté que les Françaises et Français ont dépensé beaucoup moins en vacances parce qu'ils ont moins d'argent", rappelant au passage que "50% des Français ne sont pas partis en vacances", ce qui "confirme que les salaires sont aujourd'hui beaucoup trop bas".

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