RSA : "Nous nous attendons à un tsunami", prévient le président du département de l'Essonne après l'augmentation du nombre d'allocataires
En un an, le nombre de bénéficiaires du RSA a augmenté de 10% en France. Une charge supplémentaire pour les départements comme l'Essonne, qui craint de devoir réduire d'autres dépenses.
Le nombre de bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) est en forte augmentation : entre août 2019 et août 2020, le nombre d'allocataires a augmenté de 10% en France. Cette croissance inquiète les départements, qui versent cette aide. Ils craignent que la dynamique de hausse ne continue dans les prochains mois, en partie à cause de la crise sanitaire. "Nous nous attendons à un tsunami", déclare le président du conseil départemental de l'Essonne François Durovray, invité mercredi 7 octobre de franceinfo.
Dans ce département francilien, la hausse est encore plus importante : elle s'élève à 14%. "C'est sans doute lié à l'activité difficile de l'aéroport d'Orly qui se trouve sur le territoire. Mais surtout, ce que je constate, c'est que nous avons une vague qui arrive, qui avait commencé avant même la crise du Covid", explique l'élu.
20 millions d'euros supplémentaires dans l'Essonne
"Dans un département comme le mien, nous avons par exemple une croissance de la population", analyse-t-il. "Chaque année, nous avons un nombre de bénéficiaires qui augmente. Mais nous avons également constaté que la facilitation des démarches donnée aux personnes qui légitimement peuvent bénéficier du RSA, mais qui ne le sollicitaient pas" entraine l'augmentation du nombre de bénéficiaires. François Durovray identifie une autre raison : "Le gouvernement a fait le choix pendant la crise d'ouvrir des nouveaux droits, mais en revanche de ne pas remettre en cause les droits de ceux qui normalement sortaient du dispositif".
L'Etat appelé à l'aide
Cette augmentation du nombre de bénéficiaires représente une trop lourde addition pour le président du conseil départemental, qui demande que l'État s'implique plus dans le financement. "L'Etat s'était engagé à rembourser à l'euro près le montant des prestations aux départements", rappelle François Durovray. "Pour un département comme l'Essonne, concrètement, c'est plus de 20 millions d'euros cette année supplémentaires à dépenser. 20 millions d'euros, c'est une somme évidemment que tous les contribuables doivent assumer", souligne-t-il. "Heureusement, nous avons été 'écureuils' ces dernières années, nous avons mis quelques mois de côté, mais on ne pourra pas faire face très longtemps", alerte-t-il.
François Durovray prévient que si rien n'est fait, les collectivités départementales risquent de devoir réduire leurs dépenses sur d'autres postes. "Que l'Etat assume vis-à-vis des départements la responsabilité qui est la sienne, de payer ce que nous versons au titre du RSA parce que s'il ne le fait pas, nous nous verrions contraints de couper dans notre budget avec des conséquences sociales et économiques qui seraient encore supérieures", prévient-il.
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