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Participation financière des salariés au CPF : "C'est une erreur sociale et économique", s'insurge l'ancienne ministre du Travail, Muriel Pénicaud

L'amendement déposé le 10 décembre par le gouvernement pour imposer aux salariés une participation financière à leur formation lorsqu'ils utilisent leur compte personnel de formation "est une erreur sociale et une erreur économique", s'insurge ce mardi sur franceinfo l'ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail, était mardi 20 décembre l'invitée de franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le gouvernement veut imposer aux salariés de participer financièrement pour bénéficier de leur compte personnel de formation, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent. Un amendement que dénonce sur franceinfo mardi 20 décembre, Muriel Pénicaud, ancienne ministre du Travail. Alors que l'inflation met à mal le portefeuille des Français, elle se demande "qui dans les milieux modestes va pouvoir payer 50 ou 100 euros pour sa formation, sachant qu'ils font déjà l'effort de se former, souvent en dehors du temps de travail ?". "Si vous commencez à payer pour votre propre employabilité, je pense qu'on marche sur la tête", lance l'ancienne ministre du Travail.

>> Compte personnel de formation : en rendant payante l'utilisation du CPF, le gouvernement veut lutter contre les arnaques... et faire des économies

Ministre sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, de 2017 à 2020, Muriel Pénicaud dénonce une "restriction du droit" qui consiste à "payer une partie de sa formation pour sa vie professionnelle et son employabilité". Elle considère que les employés français "ont gagné ce droit [de formation] par la loi de 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel". "Ils l'ont gagné aussi en travaillant", ajoute-t-elle. Muriel Pénicaud explique ainsi le rôle du compte personnel de formation : "Chaque année que vous travaillez, il y a une sorte de Livret A, le CPF, sur lequel la collectivité met 500 euros, ou 800 euros si vous êtes en situation de handicap", précise l'ancienne ministre.

"Sur les cinq millions de salariés qui sont formés, plus de 80% sont des ouvriers et employés, la moitié sont des femmes et 20% sont des personnes de plus de 50 ans", affirme Muriel Pénicaud. Elle estime qu'il s'agit donc de "gens qui n'avaient pas accès à la formation avant, ou très rarement". Face à ce constat, elle juge l'investissement dans l'éducation et la formation "utile à chacun et à la nation". L'ancienne ministre assure qu'il "faut six générations en France pour passer de l'extrême pauvreté à la classe moyenne". "La plus grande des inégalités est une inégalité des chances, d'éducation et de formation", s'indigne l'ancienne ministre.

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