Notre-Dame de Paris : "On a la compétence technique pour refaire la cathédrale sans difficulté" assurent les Compagnons du devoir
Le secrétaire général des Compagnons du devoir assure que la France dispose des compétences pour restaurer la cathédrale, mais manque de main-d'oeuvre après des années de dénigrement des métiers manuels.
"On a la compétence technique pour pouvoir refaire la cathédrale, sans aucune difficulté", assure Jean Claude-Bellanger, secrétaire général des Compagnons du devoir, mercredi 18 avril sur franceinfo. Mais il regrette le "manque de main-d'oeuvre" dû à un "problème d'image" des métiers manuels.
"La problématique que nous pourrions rencontrer demain sera certainement le manque de main-d'œuvre", regrette Jean-Claude Bellanger pour qui "il est important de pouvoir intéresser un plus grand nombre de jeunes à ces métiers pour pouvoir répondre à ces commandes".
"On voit des entreprises qui ne peuvent pas répondre à certaines commandes parce qu'elles n'ont pas la main-d'œuvre" regrette Jean-Claude Bellanger.
Manque de reconnaissance des métiers
La faute selon lui à des métiers manuels encore trop mal considérés. "Quand cette cathédrale a été construite au 13e siècle, ces hommes de métier étaient parfaitement reconnus dans l'environnement, et aujourd'hui quand on regarde ceux qui vont pratiquer la reconstruction de la cathédrale, ils ne sont pas reconnus au même niveau", regrette-t-il.
"Quand j'ai vu Notre-Dame brûler, j'ai vu un tas de personnes autour de moi très inquiets par rapport à la reconstruction, je voyais les pleurs aussi, sur ce patrimoine qui partait en fumée. Mais à aucun moment on n'a fait le rapprochement que c'était des femmes et des hommes de métier qui possèdent un métier qui va permettre de reconstruire la cathédrale", raconte Jean-Claude Bellanger.
Le secrétaire général des Compagnons du devoir regrette "un problème d'image."
Aujourd'hui, quelle famille est vraiment satisfaite quand un de leurs enfants dit 'J'ai envie de faire un métier manuel' ? Beaucoup de familles disent que l'orientation vers un métier manuel est une voie d'échec.
Jean-Claude Bellangerà franceinfo
"À partir de quand allons-nous pouvoir considérer que quelle que soit la voie choisie par les jeunes, ce sont des vraies voies d'avenir et d'excellence ?".
Selon lui, un jeune qui commence sa formation aujourd'hui serait formé "en quatre ans", et serait même capable dans deux ans "d'intervenir sur des ouvrages plus simples sur la cathédrale".
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