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Vidéo "C'est du racisme à bas bruit" : pendant vingt ans, Mohamed Amghar a changé de prénom sur injonction de son entreprise

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"C’est du racisme à bas bruit" : pendant vingt ans, Mohamed Amghar a changé de prénom sur injonction de son entreprise
"C’est du racisme à bas bruit" : pendant vingt ans, Mohamed Amghar a changé de prénom sur injonction de son entreprise "C’est du racisme à bas bruit" : pendant vingt ans, Mohamed Amghar a changé de prénom sur injonction de son entreprise (FRANCE 3)
Article rédigé par France 3
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France 3

France 3 a rencontré Mohamed Amghar, qui a accepté pendant vingt ans de changer de prénom pour ne pas perdre son travail. C’était une injonction de son entreprise, et l’affaire est désormais devant la justice.

Pendant vingt ans, Mohamed Amghar a dû renoncer à son prénom pour, dit-il, garder son travail. Ses parents ont choisi de le prénommer ainsi, mais dans son entreprise, on l'appelait Antoine. Il se souvient très bien de la date où il a changé de prénom. "C'était le 19 novembre 1996, la date à laquelle j'ai signé mon contrat de travail. Mon chef m'a dit qu'il faudrait que je change de prénom. Je deviens Antoine entre 9 heures du matin et 17 heures", explique-t-il. L'homme travaille pour Intergraph, une entreprise américaine qui vend des logiciels de haute technologie.

Une contrainte acceptée avec "colère et honte"

Au quotidien, ses collègues l'appellent Mohamed ou bien Momo, mais pas sa direction. "Première fiche de paie, je vois apparaître Mohamed Antoine et j'ai été appelé ainsi dans mon bulletin de salaire jusqu'au dernier jour. Mon certificat de travail est au nom de Mohamed Antoine, et les billets d'avion étaient émis au nom d'Antoine", poursuit-il. Sous ce prénom, il gravit les échelons et devient l'un des meilleurs commerciaux de l'entreprise. Un "racisme à bas bruit" qu'il accepte "avec colère et honte", parce qu'il sait très bien qu'en s'appelant Mohamed, "il est dur de trouver du travail". Aujourd'hui à la retraite, l'ancien cadre a saisi le tribunal des prud'hommes.

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