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Loi Travail : quatre questions sur la garantie jeunes

L'extension de ce dispositif d'accompagnement vers l'emploi pour les jeunes figure dans la nouvelle version du projet de loi El Khomri.

Article rédigé par Elise Lambert
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La discrimination à l'embauche mise à jour par le "testing" (MAXPPP)

Apprendre à rédiger un CV, préparer un entretien d'embauche... Lundi 14 mars lors de la présentation du nouveau texte de la loi Travail aux partenaires sociaux, Manuel Valls a annoncé l'extension de la garantie jeunes, dispositif d'accompagnement vers l'emploi lancé en 2013 par le gouvernement.

Un élargissement qui était demandé notamment par les syndicats de la jeunesse, comme la Fage, puisque le dispositif ne concerne pour l'instant que certains départements et n'a bénéficié qu'à 46 000 jeunes depuis son lancement. Or, avec ce nouveau texte, le dispositif vise à devenir un droit pour "tous les jeunes sans emploi ni formation".

Qu'est-ce que la garantie jeunes ?

Lancée en 2013 dans le cadre du "plan contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale", la garantie jeunes vise à accompagner les jeunes décrocheurs en "situation de précarité" vers l'emploi. Pilotée par le ministère du Travail via les missions locales, elle prévoit un accompagnement collectif et renforcé pendant un an, ainsi que des périodes en entreprise.

A la mission locale d'Alençon (Orne), par exemple, les jeunes inscrits à ce dispositif s'entraînent à contacter des entreprises, à passer des entretiens et suivent des ateliers sur l'image et l'estime de soi. La durée de leur contrat peut être prolongée de six mois ou un an, au cas par cas. En contrepartie, ils touchent une allocation mensuelle de 461,26 euros. Le but étant de permettre aux bénéficiaires de décrocher un contrat en entreprise et de devenir "autonomes".

Qui concerne-t-elle ?

Pour le moment, la garantie jeunes ne concerne que les jeunes âgés de 18 à 25 ans, qui ne sont pas étudiants, et qui se trouvent sans emploi ni formation, sans "soutien familial" et dont les ressources ne dépassent pas le revenu de solidarité active (RSA), détaille le ministère du Travail. Parmi les bénéficiaires, 94% ne sont ni étudiants, ni en emploi, ni en formation et près de 80% sont très peu qualifiés ou n'ont aucun diplôme, selon des données du ministère.

Depuis son lancement, la garantie jeunes a bénéficié à 46 000 jeunes dans toute la France, indique Le Figaro, l'objectif initial étant de viser 100 000 jeunes à la fin de l'année 2016. Au lendemain de la présentation de la nouvelle mouture du projet de loi El Khomri, le Premier ministre a assuré, mardi 15 mars, sur BFMTV, "vouloir doubler le nombre de jeunes concernés en 2017". Cette annonce suit des préconisations du Conseil économique, social et environnemental (Cese), émises il y a un an. Alors qu'on compte en France entre 1,6 et 1,9 million de jeunes de 15 à 29 ans n'ayant ni emploi ni formation, le Cese préconisait "une montée en charge" pour que ce dispositif "devienne un droit" pour tous les jeunes concernés. 

Où est-elle appliquée ?

Déployée en 2013 dans 10 départements, la garantie jeunes a été progressivement étendue à 72 départements, comme le Cantal, l'Aisne, la Creuse, la Seine-Saint-Denis, la Guadeloupe, la Martinique ou encore La Réunion et concerne 272 missions locales. Le 8 février, le gouvernement a annoncé son extension à 19 nouveaux départements, c'est-à-dire 61 missions locales de plus en 2016.

L'objectif final est de généraliser la garantie jeunes dans toute la France d'ici 2017. Samedi, François Hollande avait déclaré vouloir "aller le plus loin possible" avec ce dispositif : elle "doit maintenant être encore renforcée, et sur le plan budgétaire et sur le plan du nombre de jeunes concernés", selon le chef de l'Etat.

Combien cela va-t-il coûter ?

La garantie jeunes devrait coûter 420 millions d'euros en 2016 et le double en 2017 si elle s'étend à 100 000 jeunes supplémentaires, a indiqué mardi Manuel Valls sur BFMTV. Sur les 900 000 jeunes de moins de 26 ans considérés "en précarité", quelque 500 000 sont donc éligibles "en théorie" à l'extension de la garantie jeunes. Cela représenterait un coût de plus de 1,6 milliard d'euros par an, mais le gouvernement mise sur un "taux de recours" moindre, autour de 200 000 personnes.

Inscrite dans le projet de loi de finances chaque année, la garantie jeunes est aussi financée par des fonds européens. Son extension "coûtera entre 450 et 600 millions d'euro", a de son côté assuré la ministre du Travail, Myriam El Khomri, mardi sur Europe 1, mais "elle ne coûtera rien aux entreprises. Le gouvernement a fait beaucoup pour baisser le coût du travail (...), il est hors de question de faire machine arrière de ce point de vue-là".

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