"Un droit acquis récemment" : la grève inédite des salariés d'Ubisoft pour le maintien du télétravail
Une grève inédite : les salariés d'Ubisoft, géant du secteur des jeux vidéo, sont appelés à cesser le travail à partir de mardi 15 octobre et pour trois jours, contre la fin du télétravail et le retour au bureau annoncé par la firme. Un appel relayé par plusieurs organisations syndicales, qui dénoncent une décision sans concertation.
L'entreprise souhaite que ses 4 000 salariés français reviennent au bureau trois jours par semaine minimum. Une mesure rejetée par Marc Rutschlé, délégué syndical Solidaires informatique : "C'est une décision qui est assez injuste. On revient sur un droit que les salariés ont acquis récemment. Entre-temps, on a des collègues qui ont déménagé, qui ont acheté des maisons... Comment vont-ils faire quand il s'agit de revenir trois jours par semaine ? On a aussi des collègues qui sont en télétravail pour des raisons de santé. Il y a mille raisons et elles sont toutes bonnes."
Quitter l'entreprise pour une meilleure qualité de vie
C'est pour améliorer la créativité répond Ubisoft. Mais certains salariés seront dans l'incapacité de revenir autant en présentiel. Comme cet employé syndiqué, qui souhaite rester anonyme. Il habite désormais à des centaines de kilomètres du siège parisien : "J'ai dû déménager et, du coup, je ne peux pas revenir trois jours en présentiel. Je vais me poser la question de quitter l'entreprise ou pas parce que je vais devoir faire un choix entre rester dans l'entreprise ou faire un choix pour une meilleure qualité de vie."
Selon les syndicats, des départs de salariés, dont certains profils rares, pourraient remettre en question la production de jeux vidéo en France. La direction d'Ubisoft n'a pour le moment pas répondu à nos sollicitations. Des négociations ont débuté jeudi 10 octobre sur l'accord de télétravail. C'est la deuxième fois cette année que le géant français du jeu vidéo doit faire face à une grève alors qu'il traverse une passe difficile avec des ventes en berne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.