"Je ne changerai pas d'avis" : dans leurs circonscriptions, les députés LREM font face à la contestation sur la réforme des retraites
En pleine réforme des retraites, les élus de la République en marche cherchent à convaincre le week-end lorsqu'ils sont de retour dans leur circonscription.
Ce sera sûrement l'un des sujets abordés lors des repas de fin d'année, la réforme des retraites anime déjà les discussions sur les marchés et dans les cafés. Depuis quelques semaines, les députés de la République en marche s'efforcent de convaincre l'opinion publique dans leur circonscription, mais ce n'est pas toujours simple.
"Rien n'est fait pour le petit peuple"
À Chambly dans l'Oise, Pascal Bois a ses habitudes au café en face de la gare. Dans cette ville, qui élit des maires de gauche depuis les années 70, le député marcheur ne tarde pas à rencontrer la contestation. "Je ne suis pas d'accord avec ce qui se passe en ce moment sur la réforme des retraites, dit une femme, alors que pourtant je suis moi-même à la retraite. Je pourrais dire 'je m'en fous, je ne suis pas concernée' mais pas du tout. J'ai une fille et une petite-fille et je pense aussi à tous ceux qui vont travailler de plus en plus tard", poursuit-elle.
La discussion se poursuit avec Pascal Bois et cette habitante finit par lâcher : "rien n'est fait pour le petit peuple". L'accusation fait réagir le député picard, encarté au PS pendant 25 ans avant de passer à LREM et longtemps directeur d'une entreprise d'insertion. Pour lui au contraire, la retraite par points protège les salariés précaires. "Je sais de quoi je parle, j'étais dans une activité où j'ai employé des personnes sur des contrats d'usage et les 150 heures dans le trimestre, ils ne les avaient pas forcément. Demain, ils l'auront. Il faut qu'on prenne le temps de rétablir certaines vérités", dit-il à cette femme qui "ne changera pas d'avis".
Le député défend la réforme auprès des commerçants
Quelques kilomètres plus loin dans la commune de Méru avec ses petites maisons en briques et son marché, Pascal Bois expose à nouveau ses arguments à la vendeuse de primeurs. "S'il y a une corporation qui est gagnante dans la réforme, c'est justement les agriculteurs, les commerçants, affirme-t-il. Au moins, il y a aura le minimum retraite qui sera de 1 000 euros". "Ça sera peut-être un avantage pour nous, concède la vendeuse, on aura un minimum pour vivre à la retraite".
René, un client du marché, n'est plus à convaincre. "Ça ne sert à rien tous les régimes qu'il peut y avoir, dit-il. Il vaut mieux mettre tout dans un seul régime. Mon père était cheminot, il est né en 1902. À l'époque ils arrêtaient à 50 ans. Mais les conditions de travail n'étaient pas les mêmes". Pascal Bois en est persuadé : une majorité silencieuse soutient la réforme et le gouvernement parviendra à la faire appliquer.
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