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"On fatigue, on ne dort pas beaucoup mais on reste motivés" : Bastien, conducteur à la RATP, en grève contre la réforme des retraites

Quel est le quotidien des grévistes depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites il y a un mois ? Franceinfo a rencontré un conducteur de la ligne 5 du métro parisien.

Article rédigé par franceinfo - Laurine Benjebria
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une station de métro fermée à la gare Montparnasse, le 2 janvier 2020. La grève contre la réforme des retraites est entrée dans son 2e mois de mobilisation. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Dimanche 5 janvier, la grève dans les transports en commun notamment entre dans son 32e jour. C'est désormais le plus long conflit social au sein de la SNCF et de la RATP. Des lignes de métro paralysées, des bus bondés, des manifestations. Depuis plus d'un mois, les grévistes sont déterminés à faire plier le gouvernement sur son projet de réforme des retraites. "La cause en vaut la peine", soutient  Bastien Berthier, de l'Unsa-RATP.

Tous les jours, le réveil de ce conducteur de la ligne 5 du métro parisien, qui vit en Seine-Saint-Denis, sonne à 4h30. Depuis un mois, ce n'est plus pour conduire les premières rames de sa ligne mais pour retrouver ses camarades grévistes. "On se donne rendez-vous au parking de Bobigny à 5h30 et après c'est du covoiturage pour aller sur les piquets de grève", raconte-t-il.  

Une organisation bien rodée

Il y a aussi les manifestations et les assemblées générales, à raison de deux par semaine "pour voter la reconduction, pour parler entre collègues et essayer d'être solidaires le plus possible", ajoute-t-il. C'est là qu'interviennent les caisses de grève : deux circulent sur la ligne 5, quelques milliers d'euros ont été récoltés pour l'instant. Elles servent également aux futures actions. Des actions qui sont discutées en AG et le midi, quand les grévistes se retrouvent autour d'un repas.  

Toutes ces actions sont ensuite partagées à la centaine de conducteurs de la ligne sur un groupe WhatsApp créé il y a un mois. Depuis quelques jours, Bastien multiplie les messages pour organiser la rentrée : "Je sais que c'est dur pour tout le monde mais il est important de frapper un grand coup dès le 6 janvier", martèle-t-il. Un message qui a reçu de nombreuses réactions positives : "On est obligés, on ne fait que perdre de l'argent", poursuit le conducteur. 

Une vie de famille bousculée

Autre sacrifice, celui sur le plan personnel. Avec cette grève, Bastien passe moins de temps chez lui, auprès de son fils. Un salaire en moins, des fêtes passées sur le piquet de grève, une vie personnelle et sociale plus compliquée mais sa détermination est toujours la même depuis 32 jours. "La cause en vaut la peine", explique l'intéressé.   Comment tiennent tous ces grévistes comme Bastien ? Grâce à la solidarité et au lien qui les unit. "On fatigue, on ne dort pas beaucoup mais on reste motivés. Avec cette grève, j'ai découvert une famille et des amis", conclut-il.

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