Réforme des retraites : les économistes pères du projet mettent en garde Emmanuel Macron
Les économistes qui ont inspiré la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron ont signé une tribune dans le journal "Le Monde", mardi 10 décembre. Ils espèrent sauver cette réforme, qui aurait perdu son esprit initial. Les explications de la journaliste Alexandra Bensaïd sur le plateau de France 2.
Ils ne reconnaissent plus leur bébé. Dans une tribune publiée par Le Monde mardi 10 décembre, les économistes qui avaient dessiné les contours de la réforme des retraites portée par Emmanuel Macron mettent en garde le chef de l'État. "Pour réussir une réforme aussi ambitieuse, il faut de la clarté sur sa finalité, sur ses paramètres, sur la gouvernance future du système et, enfin, sur les conditions de la convergence des différents régimes existants. Cette clarté a jusqu’ici manqué", écrivent-ils.
Sur le plateau du 20 heures de France, la journaliste Alexandre Bensaïd est revenue aux origines du projet, pour mieux éclairer ce désacord. "Au départ, ce projet est une véritable cathédrale intellectuelle pour des économistes qui veulent renouer avec l'esprit du Conseil national de la Résistance. Alors, ils proposent de tout changer pour éliminer les règles absurdes et pour remettre de l'équité. Le candidat Emmanuel Macron, lui, est séduit. En 2017, dans son programme, il promet de corriger les injustices du système. Deux ans plus tard, on en est passés à corriger l'âge de départ à la retraite", raconte-t-elle.
Il y a donc eu confusion sur le but recherché ces derniers mois. "On peut dire qu'il y a eu des loupés dans la méthode, avec trois C : la confusion, puis la cacophonie de l'exécutif sur l'âge de départ et la clause du grand-père. Là, les Français ont entendu tout et son contraire. Le troisième C est la confiance, qui s'est évaporée dans ce flou et dans ce calendrier qui s'est étiré. Emmanuel Macron voulait déminer. En réalité, les opposants ont déterré des bombes. Les colères se sont agrégées. Tout le monde a encore en tête les concessions faites aux 'gilets jaunes'. Édouard Philippe en est d'ailleurs bien conscient quand il dit qu'il n'y a pas 'd'annonce magique'. On pourrait ajouter : à moins d'avoir un gros chéquier", conclut-elle.
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