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Tribunaux, transports, ports... A quoi va ressembler la nouvelle semaine de mobilisation contre la réforme des retraites ?

Plusieurs professions ont reconduit leurs actions alors que le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres vendredi.

Article rédigé par franceinfo
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Des avocats mobilisés à Lyon (Rhône) contre la réforme des retraites, le 17 janvier 2020. (MAXPPP)

Pas question de céder maintenant. Les opposants à la réforme des retraites prévoient une nouvelle semaine agitée, alors que le projet de loi arrive à la table du Conseil des ministres, vendredi 24 janvier. Dockers, cheminots, avocats... Franceinfo vous résume ce à quoi il faut s'attendre dans la semaine du 20 janvier.

Audiences perturbées dans les tribunaux

Les robes noires devraient encore voler dans les couloirs des tribunaux cette semaine. Le Conseil national des barreaux (CNB), qui représente les 70 000 avocats français, a décidé de reconduire le mouvement de grève entamé début janvier et qui perturbe le bon fonctionnement des tribunaux à Paris et en région.

Lors de l'assemblée générale, les élus du CNB ont longuement débattu de l'opportunité de répondre à une invitation du cabinet de la garde des Sceaux les invitant à se voir "dès lundi matin". L'un des élus, Xavier Autain, a appelé à ne "pas tomber dans le jeu de dupes" et à refuser ces rencontres. Son collègue, Stéphane Lallement, a proposé de "faire monter les enchères", en exigeant un rendez-vous avec le Premier ministre. "La solution de cette crise sans précédent est de nature politique et relève de l'arbitrage du Premier ministre", écrit dans sa motion finale le CNB, qui "demande en conséquence à être reçu sans délai par Monsieur Edouard Philippe".

Opération "ports morts" pour les dockers

Rebelote : les dockers prévoient de nouveau de bloquer les ports durant trois jours, de mercredi à vendredi. La CGT appelle les personnels à "un arrêt de travail de 72 heures les 22, 23 et 24 janvier" avec une opération "ports morts". Elle invite aussi à maintenir les piquets de grève devant les sept grands ports maritimes (Dunkerque, Le Havre, Rouen, Nantes-Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille) et à "poursuivre les heures supplémentaires, des shifts exceptionnels". 

Les arrêts dans l'activité portuaire compliquent par endroits l'approvisionnement dans plusieurs secteurs. La pénurie de certains produits frais (lait, fromages, jambon...) se fait déjà sentir dans les grandes surfaces des territoires d'Outre-mer. Pendant plusieurs jours début janvier, à la place des yaourts, desserts, jambons, beurres ou fromages, la quasi-totalité des enseignes de la Martinique ont ainsi affiché les mêmes annonces : "Chers clients, en raison de mouvements sociaux dans les ports hexagonaux, nous ne sommes pas en mesure de vous proposer l'ensemble de vos produits habituels", rapporte La 1ère.

A la Banque de France, au tour des transporteurs de fonds

Vous aurez peut-être quelques difficultés à retirer de l'argent par endroits. A la Banque de France, le mouvement va s'étendre à partir de cette semaine "aux transporteurs de fonds, notamment en Ile-de-France", c'est-à-dire ceux qui alimentent les distributeurs, a indiqué à l'AFP Pascal Gabay, membre de la direction fédérale de la CGT Finances. Des agents de sécurité et des opérateurs chargés du tri des billets étaient aussi en grève, le 15 janvier, au centre fiduciaire de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et à la papeterie de Vic-Le-Comte (Puy-de-Dôme).

Dans les transports, encore quelques perturbations

C'est une première depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, le 5 décembre 2019. Les conducteurs en grève du métro parisien ont voté la suspension de leur mouvement à partir de lundi, a annoncé l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Très mobilisée depuis 45 jours, le premier syndicat de l'entreprise appelle à "réorienter, dès lundi, le mouvement illimité pour s'engager sur une autre forme d'action".

A la SNCF, le trafic TGV sera normal lundi, tout comme celui des TER et des Thalys. Comptez 8 trains sur 10 pour les Intercités et les Transilien. Les usagers des différents RER vont être moins tassés que ces jours derniers : le RER A circulera normalement. Par ailleurs, 75% des trains circuleront sur les lignes B et C, et 66% sur la D. A la RATP, les prévisions vont aussi dans le sens d'une nette amélioration du trafic sur toutes les lignes, sauf sur la ligne 13, toujours très perturbée.

Nouvelle journée de mobilisation vendredi

La date n'a pas été choisie au hasard. L'intersyndicale opposée au projet de réforme des retraites appelle à une nouvelle "journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle" le vendredi 24 janvier... jour de l'examen du projet de loi en Conseil des ministres. Ce sera la 7e depuis le début du mouvement. Des manifestations sont prévues à Paris et en région. La dernière, jeudi 16 janvier, a rassemblé 187 000 manifestants en France, dont 23 000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur. Pour la capitale, la CGT a comptabilisé 250 000 manifestants. Selon un comptage du cabinet indépendant Occurrence pour un collectif de médias, dont franceinfo, 28 000 personnes ont battu le pavé parisien.

Avant cette journée de vendredi, l'intersyndicale appelle aussi "à des actions de grève, de convergences interprofessionnelles sur tout le territoire les 22 et 23 janvier", c'est-à-dire mercredi et jeudi. Elles pourraient notamment prendre la forme de "retraites aux flambeaux ou autres initiatives le 23 au soir", avant de "faire du vendredi 24 janvier, date du Conseil des ministres qui devrait examiner le projet de loi, une journée massive de grève et de manifestation interprofessionnelle".

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