Assurance chômage : la phrase cinglante d'Emmanuel Macron
Après l'échec des négociations sur la réforme de l'assurance chômage entre syndicats et patronat, le chef de l'État n'a pas mâché ses mots, critiquant vertement les partenaires sociaux, qui se seraient défaussés, selon lui.
L'ensemble des présidents de départements étaient conviés jeudi 21 février à l'Élysée. À l'intérieur de la salle des fêtes, pas de caméra, seules quelques photos. Et au détour d'une phrase, cette critique sévère d'Emmanuel Macron à l'encontre des corps intermédiaires, les organisations patronales et syndicales. "Chaque jour, dans le pays, on dit : 'Corps intermédiaires ! Démocratie territoriale ! Démocratie sociale ! Laissez-nous faire !' Et quand on donne la main : 'Bon monsieur, c'est dur, reprenez-la'". Le chef de l'État fait référence à l'échec des négociations entre partenaires sociaux sur l'assurance chômage. Trois mois de discussions sans le moindre accord.
"Les résultats étaient décidés à l'avance"
Une critique présidentielle qui a immédiatement ulcéré les syndicats. Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, écrit sur Twitter : "M. Macron, et si la démocratie ne passait pas par des petites phrases polémiques ou médias interposés ? Nul doute qu'elle fonctionnerait mieux dans notre pays". Du côté de Force ouvrière, on balaie la critique présidentielle d'un revers de main. Au cœur du problème : les économies trop importantes imposées par l'État dès le début des négociations.
Du côté du patronat aussi, on dénonce les conditions imposées par l'État lors de cette négociation. Pour le patron du Medef, "les partenaires sociaux n'ont rien demandé et les résultats étaient décidés à l'avance dans une lettre de cadrage... ultracadrée !" Le patronat est accusé d'avoir refusé une surtaxation des contrats courts. Les chefs d'entreprise mettent en garde Emmanuel Macron. Cette petite phrase d'Emmanuel Macron illustre une nouvelle fois le difficile rapport du chef de l'État avec les corps intermédiaires, mais à travers cette crise, c'est l'avenir du paritarisme à la française qui est en jeu. Le chef de l'État pourrait être tenté de tout remettre à plat.
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