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"Le harcèlement, c'est une longue guérilla qui nécessite une résistance"

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budin budin (FRANCEINFO)
Article rédigé par franceinfo - C. Giroud
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Le psychiatre Jean-Denis Budin, fondateur du Credir (Centre de recherche spécialisé dans la prévention et la gestion de l'épuisement professionnel) est l'invité du 23h de franceinfo vendredi 25 juin pour évoquer le traité contre le harcèlement au travail.

La convention 190 de l'Organisation internationale du travail (OIT) entre en vigueur vendredi 25 juin. La France va ratifier le texte sans modifier sa législation. "A priori, ce texte n'impose pas de mesures contraignantes. C'est un cadre qui est défini. C'est à chaque pays de définir une législation qui doit cadrer avec son droit du travail", explique Jean-Denis Budin, fondateur du Credir (Centre de recherche spécialisé dans la prévention et la gestion de l'épuisement professionnel), dans le 23h de franceinfo vendredi 25 juin.

Le psychiatre déplore la réponse trop lente de la justice : "Au Credir, on a vu souvent arriver des gens dont la santé était ruinée et qui allait attendre plusieurs années des réponses judiciaires".

"Il faut des mécanismes d'alerte"

Le traité entre en vigueur dans six pays seulement. "Le contexte pandémique a distrait un certain nombre de pays et a changé profondément le monde du travail. Je pense que ce ne sera pas inutile de prendre du temps pour regarder les nouvelles pratiques du travail et voir dans quelles mesures il n'y a pas d'autres formes de harcèlement nées de cette période", estime ce spécialiste du burn-out.

"Le harcèlement, c'est la guérilla, ça va durer longtemps et ça nécessite d'organiser une résistance. Il faut développer plus d'outils pour soutenir les gens rapidement, car la personne qui harcèle gagne souvent par épuisement progressif. Ce qui est essentiel, c'est l'assistance immédiate. Il faut des mécanismes de prévention, d'alerte", affirme Jean-Denis Budin. 

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