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Procès France Télécom : le dirigeant de la CFE-CGC Orange se dit "extrêmement satisfait" du jugement

"Il y aura assurément un avant et un après", affirme Sébastien Crozier, président du syndicat CFE-CGC Orange (ex-France Télécom).

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Didier Lombard (à droite), ancien PDG de France Télécom au Palais de justice de Paris, le 20 décembre 2019. Illustration. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

"Nous sommes extrêmement satisfaits" du jugement lors du procès après plusieurs suicides à France Télécom, a expliqué vendredi 20 décembre 2019 sur franceinfo Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC Orange (ex-France Télécom). Le syndicat avait lancé avec SUD un observatoire sur la question des suicides dans l'entreprise. Le tribunal a condamné l'entreprise, devenue Orange, à l'amende maximale de 75 000 euros. Les anciens dirigeants, l'ex-PDG Didier Lombard, l'ex-numéro 2 Louis-Pierre Wenès et l'ex-DRH Olivier Barberot, ont eux été condamnés à un an de prison dont huit mois avec sursis et 15 000 euros d'amende.

Franceinfo : Est-ce que vous êtes satisfait de ce jugement ?

Sébastien Crozier : Nos pensées vont d'abord à nos collègues qui ont disparu, qui ont été les victimes de la politique sociale ultra-violente organisée par la direction de France Télécom et nous sommes extrêmement satisfaits que le tribunal ait décidé de la condamnation des dirigeants de l'époque.

Le plus important, c'est la peine ou c'est la reconnaissance de la culpabilité ?

C’est naturellement la reconnaissance du harcèlement moral institutionnalisé et de la responsabilité des dirigeants dans la conduite managériale d'une entreprise, et des dégâts que celle-ci peut causer sur l'ensemble du personnel. Les peines sont à caractère extrêmement symbolique. Qu'est-ce qu'une année de prison ? Qu'est-ce que 15 000 d'amende ? Lorsqu'on compare face au nombre de vies qui ont été prises.

Est-ce que ce jugement fera date ? Est-ce que vous pensez qu'il y a eu une prise de conscience suffisante de la société française ?

Il y aura assurément un avant et un après l'affaire des suicides de France Télécom. Ce jugement confirme le caractère tout à fait exceptionnel. Le harcèlement moral institutionnel a été reconnu et donc, à ce titre, cela servira d'exemple. Nous espérons que dans les sociétés ou les administrations où la violence sociale est un mode de management, cela fasse réfléchir et que ce type de pratiques s'arrête.

France Télécom est devenu Orange en 2013. Ce n'est plus ce type de management que vous reconnaissez dans votre entreprise aujourd'hui 

Stéphane Richard, qui a succédé à Didier Lombard, a été l'artisan de l'apaisement social. Il a permis à l'entreprise de retrouver une forme de sérénité. Pour autant, l'entreprise reste fragile. Il est nécessaire de garder la plus grande vigilance. Parce que dans un contexte difficile, les pratiques de management un peu rugueuses peuvent toujours réapparaître.

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