Entreprise : handicapés, ils ont monté leur business
Le taux de chômage des personnes souffrant d'un handicap avoisine les 19%, deux fois plus que la moyenne nationale. Reportage auprès de deux chefs d'entreprise handicapés.
Accueillir les clients, prendre les commandes, mais aussi servir les plats... Dans cette brasserie des Hauts-de-Seine, le patron, Renaud Chantegrelet, est aux petits soins tous les midis et tous les soirs. "Je vis ma passion et j'adore ce que je fais", raconte-t-il. À 37 ans, il est paraplégique depuis un accident de moto survenu à l'adolescence et est à la tête de son établissement depuis neuf ans. Il accueille 250 clients par jour et emploie 22 salariés qui oublient tous le fauteuil roulant. Il vient de se lancer un nouveau défi : ouvrir un deuxième restaurant. Un chantier à 1,5 million d'euros, alors il a fallu s'accrocher pour obtenir un prêt. "Avoir un handicap auprès des banques c'est un peu le parcours du combattant", résume-t-il.
Se reconstruire en montant un business
En Vendée, à Treize-Septiers, le handicap d'Adeline Jarc, fleuriste, est invisible, mais reconnu à 80%. Elle souffre de troubles de la mémoire et du langage depuis qu'elle a été victime en 2015 d'un problème cérébral pendant sa grossesse. Son commerce a alors été liquidé. Remonter un magasin l'a aidée à se reconstruire. "Ça a été une béquille et ça a été mon antidépresseur", explique-t-elle. Adeline Jarc a besoin de plus de temps pour compter ou réfléchir et elle fatigue aussi davantage. Mais face aux clients, elle ne parle jamais de son handicap. "J'ai peur qu'on me catalogue, qu'on me mette une étiquette", estime-t-elle. Mais quand elle a eu besoin d'une employée, Adeline Jarc a recruté une salariée malentendante.
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