Assurance chômage : "C'est la réforme la plus violente qui va pénaliser absolument tout le monde", dénonce Sophie Binet

La secrétaire générale de la CGT dénonce notamment la réduction de la durée d'indemnisation et le durcissement des conditions d'éligibilité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, le 23 mai 2024. (ANTONIN UTZ / AFP)

"C'est la réforme de l'assurance chômage la plus violente, qui va pénaliser absolument tout le monde", réagit dimanche 26 mai sur France Inter, Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. Dans un entretien à La Tribune dimanche, Gabriel Attal confirme les pistes présentées cette semaine par la ministre du Travail Catherine Vautrin aux partenaires sociaux concernant l'assurance chômage.

Le Premier ministre confirme que les règles d'indemnisation de l'assurance chômage seront durcies à compter du 1er décembre. La durée d'indemnisation réduite de 18 à 15 mois. "15 mois, c'est très court pour reconstruire un projet professionnel après un licenciement, pour faire une formation et retrouver du travail", réagit Sophie Binet. Par ailleurs, Gabriel Attal annonce qu'il faudra travailler 8 mois sur les 20 derniers mois pour être indemnisé, contre 6 mois au cours des 24 derniers mois actuellement. "Ça va particulièrement pénaliser les plus précaires : les saisonniers, les intérimaires, ceux qui travaillent dans les festivals, dans l'agriculture, dans le tourisme, dans l'hôtellerie-restauration. Tous ces secteurs dans lesquels l'emploi précaire est la norme", prévient Sophie Binet.

"Les seniors vont aussi être très concernés malheureusement puisque cette réforme de l'assurance chômage remet en cause leur indemnisation spécifique en matière d'allocation chômage qui leur permettait d'avoir des droits au chômage renforcé", fustige également la secrétaire générale de la CGT. Actuellement, les salariés âgés de 53 et 54 ans peuvent être indemnisés jusqu'à 22,5 mois, et ceux âgés de 55 ans et plus jusqu'à 27 mois. Le premier palier disparaîtra et le bénéfice d'une indemnisation plus longue sera réservé aux chômeurs âgés de 57 ans et plus. Pour "débloquer les recrutements pour les seniors", le gouvernement crée un "bonus emploi senior" : il permettra de compléter pendant un an un salaire moins élevé que le précédent. Ce complément, versé par l'assurance-chômage, permettra de compenser le manque à gagner pour les salaires jusqu'à 3 000 euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.