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Bumidom : "Les gens qui partaient, ils ne savaient pas du tout ce qui les attendait."

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France Zobda, d’origine martiniquaise, productrice de la mini-série "Le Rêve Français", revient sur le Bumidom et l’organisation de l’émigration en Métropole de travailleurs d’outre-mer.
Bumidom : "Les gens qui partaient, ils ne savaient pas du tout ce qui les attendait." France Zobda, d’origine martiniquaise, productrice de la mini-série "Le Rêve Français", revient sur le Bumidom et l’organisation de l’émigration en Métropole de travailleurs d’outre-mer. (Brut.)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

France Zobda, d’origine martiniquaise, productrice de la mini-série "Le Rêve Français", revient sur le Bumidom et l’organisation de l’émigration en Métropole de travailleurs d’outre-mer.

"Le Rêve Français" est une fiction en deux parties de Christian Faure, qui porte sur le Bumidom. France Zobda, née en Martinique, est productrice de la mini-série diffusée sur France 2 le 21 et 28 mars à 20h55. 

Le Bumidom, Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer, a été créé en 1963 par Michel Debré pour pallier au besoin de main d’oeuvre en Métropole et un fort taux de chômage en Outre-mer. Des travailleurs d’outre-mer étaient envoyés en Métropole, où formation et réussite professionnelle leur étaient promises. Le Bumidom a fermé en 1981. Aujourd’hui, il est remplacé par l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité. 

"Le Bumidom a été un moment de bonheur et de malheur pour certains."

La productrice reconnaît les réussites du Bumidom: "Il y a eu effectivement, des gens qui, s’ils n’étaient pas partis, n’auraient pas réussi leur vie, n’auraient pas trouvé du travail, n’auraient pas trouvé d’emploi." Mais elle en souligne aussi les échecs. Des promesses de travail dans l’administration française, qui ont créent des attentes, souvent déçues. Une fois arrivés en Métropole, les Martiniquais, Guadeloupéens et Réunionnais se sont souvent retrouvés à des postes peu qualifiés et dans des conditions de vie précaires. 

Le départ avec le Bumidom est aussi plein d’incertitudes: "Les gens qui partaient, ils ne savaient pas du tout ce qui les attendaient de l’autre côté." Les travailleurs partant pour la métropoles se séparaient de leurs familles, et ne pouvaient revenir que lors des "congés bonifiés", tous les cinq ans.

Peu parlent du Bumidom. Par honte, selon France Zobda, qui explique: "Ils avaient l’impression que parler du Bumidom c’était dire: 'Je suis venu alors que j’étais misérable ou miséreux.'" Cette honte accompagne le choc culturel de l’arrivée en Métropole. Les nouveaux arrivants n’étaient pas considérés comme des Français à part entière, mais des "Français entièrement à part", dit la productrice, en référence aux mots d’Aimé Césaire.

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