Chômage : encore "beaucoup d'incertitudes", selon l'Observatoire français des conjonctures économiques
Réagissant à la publication des chiffres du chômage, Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), a estimé vendredi sur franceinfo qu'il y a encore "beaucoup d'incertitudes" pour les mois à venir.
Le chômage est resté quasiment stable en janvier avec +0,02% demandeurs d'emplois dans la catégorie A. Il a poursuivi sa baisse sur les trois derniers mois -0,3%. Le ministère du Travail s'est félicité, vendredi 24 février, d'une "tendance qui reste favorable". Invité de franceinfo, Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), a estimé que "la robustesse" de la reprise laissait "un peu à désirer". Pour lui, il y a encore "beaucoup d'incertitudes" pour les mois à venir.
franceinfo : Peut-on dire que le pari de François Hollande d'inverser la courbe du chômage est réussi ?
Mathieu Plane : C'est compliqué de parler de réussite. On peut penser que le point haut est derrière nous. Pour autant, on voit qu'on est dans des rythmes de réduction extrêmement lent. Effectivement, l'économie connaît un léger rebond avec un secteur privé qui commence à recréer des emplois, mais cela reste encore très modéré.
Qu'est-ce qui coince encore selon vous ?
D'abord, nous avons essuyé une crise majeure depuis 2008. Nous n'avons pas encore résolu tous les problèmes. La crise a été très violente, mais la reprise a été molle. La croissance est le meilleur moyen de créer des emplois. En sortie de crise, normalement, vous avez des rythmes de croissance qui sont élevés. Or, aujourd'hui, notre sortie de crise se fait entre 1 et 1,2% de croissance. Cela reste très insuffisant au regard de ce qu'on a pu détruire comme capital. Certes, la politique d'offre qui a été menée par François Hollande commence à payer, mais cela reste malgré tout insuffisant.
Sommes-nous sur une trajectoire de création d'emplois qui devrait durer ?
Cette trajectoire existe. Maintenant, sa robustesse laisse un peu à désirer. Nous avons du mal à passer la seconde. Il y a par ailleurs un environnement qui reste instable. Il y a eu le Brexit, il y a eu l'élection de Donald Trump, qui aura des conséquences géopolitiques importantes. Nous voyons également que la construction européen est dans une phase extrêmement difficile. Il y a aussi la remontée des taux d'intérêts. Bref, il y a quand même beaucoup d'incertitudes autour de cette reprise.
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