Emmanuel Macron tacle les partenaires sociaux après l'échec des négociations sur l'assurance-chômage
Le président de la République a estimé qu'ils se défaussaient de leur responsabilité sur l'Etat en ne trouvant pas d'accord, alors qu'ils réclamaient de négocier librement.
La pique n'a pas plu aux intéressés. Emmanuel Macron a critiqué, jeudi 21 février, les partenaires sociaux qui avaient échoué, la veille, à trouver un accord sur la réforme de l'assurance-chômage, laissant à l'exécutif la charge de trouver une solution. Mais le chef de l'Etat s'est attiré des réactions courroucées des patrons de plusieurs syndicats et organisations patronales.
"On vient d'avoir un exemple de vraie négociation sociale", a commenté Emmanuel Macron devant les présidents de départements, réunis à l'Elysée. "On a dit aux partenaires sociaux : 'Trouvez-nous une solution pour le chômage, vous êtes autour de la table, vous êtes responsables'".
"Comme c'est difficile, ils ont rendu hier au gouvernement la copie", a-t-il regretté. "On est dans un drôle de système ! Chaque jour dans le pays, on dit 'corps intermédiaires, démocratie territoriale, démocratie sociale, laissez-nous faire'. Et quand on donne la main, on dit 'mon bon monsieur, c'est dur, reprenez-la'", a-t-il lancé.
Le Medef, la CFDT et FO critiquent le président
Le président du Medef, un des participants aux négociations, a critiqué ces propos, estimant que l'Elysée avait indiqué "publiquement les résultats de la négociation à l'avance", ne laissant pas vraiment les mains libres aux partenaires sociaux.
Pas d’accord @EmmanuelMacron le gvt n a pas donné la main aux partenaires sociaux,il leur a dit de négocier en indiquant publiquement les résultats de la négociation à l’avance y compris pendant la négociation pic.twitter.com/BNFUj8kG49
— G Roux de Bézieux (@GeoffroyRDB) 21 février 2019
Lâcheté &inconséquence vraiment! Les Partenaires sociaux n’ont rien demandé et les résultats étaient décidé a l’avance dans une lettre de cadrage..ultracadrée! La lâcheté c’est quand l’état fixe toutes les règles mais veut faire assumer les décisions par les autres! @CfdtBerger https://t.co/IuqwjOzKpP
— G Roux de Bézieux (@GeoffroyRDB) 22 février 2019
Un point de vue partagé par Laurent Berger, qui a accusé l'exécutif d'avoir "mené sciemment une négociation dans l'impasse" et critiqué les "petites phrases polémiques".
La démocratie sociale a souvent prouvé son efficacité et sa responsabilité lorsqu’elle n’est pas soumise à des lettres de cadrages impossibles, menant sciemment une négo ds l’impasse. Rechercher des boucs émissaires peut être tentant à court terme mais contreproductif pr l’avenir
— Laurent Berger (@CfdtBerger) 21 février 2019
Dans un communiqué, Force ouvrière a également réagi. "La lettre de cadrage que votre gouvernement a imposée, d'une part, et certaines de vos interventions publiques durant le déroulement de la négociation, d'autre part, ne nous ont pas 'donné la main' mais allaient à l'encontre de ce principe", écrit son secrétaire général Yves Veyrier.
Le gouvernement avait demandé aux partenaires sociaux un accord permettant de faire entre 1 et 1,3 milliard d'euros d'économies annuelles sur trois ans sur le financement de l'assurance chômage. Face à d'importants désaccords, les organisations syndicales et patronales ont annoncé leur échec, mercredi.
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