Emploi : "Si la prévision de croissance se maintient, le chômage va forcément baisser un petit peu"
Selon l'économiste Bertrand Martinot, la croissance économique annoncée par l'Insee pourrait permettre à plus de 30 000 chômeurs de trouver un travail dans les six prochains mois.
Les chiffres des demandeurs d'emploi pour le mois de novembre seront publiés mercredi 27 décembre par Pôle Emploi. L'Insee table désormais sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,9% cette année, mais cette hausse de la croissance suffit-elle à faire baisser le chômage de manière significative ? "Si la prévision de croissance se maintient, le chômage va forcément baisser un petit peu", estime sur franceinfo ce mercredi Bertrand Martinot, économiste et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy.
franceinfo : La hausse de la croissance suffira-t-elle à faire baisser le chômage ?
Bertrand Martinot : Si la prévision de croissance se maintient, le chômage va forcément baisser un petit peu. On est sur une diminution dans les six prochains mois d’environ 0,1 à 0,2 point de la population active, ce qui ferait 30 000 à 40 000 chômeurs de moins. La croissance n’est pas assez forte, il y a des éléments qui pèsent sur le chômage : la fin de la prime à l’embauche des PME qui avait été créée par François Hollande, ce qui avait sans doute créé plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Il y a aussi une forte diminution des emplois aidés qui pèsent sur les chiffres de l’emploi. Et il y a sans doute l’effet de retour au chômage d’une partie des personnes qui avaient été envoyées en formation à la fin du quinquennat Hollande. C’est sûr que la croissance ne suffit pas. Quand vous êtes à plus de 9% de chômage, il faut plus que de la croissance pour revenir à des taux de chômage acceptables.
Faut-il que les entreprises aient des projets d’investissement ?
Il en faut, mais au-delà, il faut enrichir le contenu en emploi de la croissance. Il faut que le marché du travail fonctionne mieux. Avec la réforme du Code du travail il y aura sans doute des effets psychologiques, mais comme l’a dit Emmanuel Macron ce sont des réformes qui mettent au moins deux ans à produire des effets. En ce moment, le problème des chefs d’entreprise ce n’est pas d’avoir des facilités à licencier mais des difficultés à recruter. Aujourd’hui, la priorité c’est vraiment d’adapter la main d’œuvre aux besoins des entreprises, donc il y a un immense défi de reconversion d’une partie de la population active.
Psychologiquement, est-ce important pour les chefs d’entreprise d’entendre ces bons signaux, comme cette hausse de la croissance ?
Oui. Les ordonnances Pénicaud vont avoir un effet psychologique évident, puis au-delà, vous avez une amélioration possible de la compétitivité des entreprises si les partenaires sociaux s’emparent bien des nouveaux outils de négociation qui sont prévus.
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