La réforme de l'assurance chômage "se justifie et elle doit être mise en œuvre", assure le président délégué du Medef
La réforme, qui va diminuer les droits à indemnisation d'un nouveau chômeur sur quatre, s'appliquera totalement à partir du 1er juillet. Selon Patrick Martin, cette baisse, "n'est pas aussi violente qu'on aurait pu craindre".
La ministre du Travail Elisabeth Borne a confirmé mardi 2 mars que la réforme de l'assurance chômage, suspendue depuis l'été 2020, s'appliquera en totalité à partir du 1er juillet 2021. Cette réforme, qui suscite l'opposition des syndicats, "se justifie et elle doit être mise en œuvre", affirme sur franceinfo Patrick Martin, président délégué du Medef.
"La meilleure réponse, c'est que l'activité se relance"
"Les comptes de l'Unédic, l'assurance chômage, sont déficitaires de 17 milliards d'euros cette année. Il y a des centaines de milliers d'emplois ouverts par les entreprises qui ne trouvent pas preneurs", pointe Patrick Martin. Il précise que le Medef "adhère à la solution qui était proposée par la ministre de conditionner la mise en œuvre de certaines dispositions de la réforme au niveau du chômage et au niveau des créations d'emploi. Cela paraît intelligent".
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Avec cette réforme, au 1er juillet prochain, un nouveau chômeur sur quatre va voir ses droits diminuer. 800 000 personnes seront concernées. "Il y a un plancher d'indemnisation qui était prévu, qui se traduira effectivement par une baisse des indemnités, mais pas aussi violente qu'on aurait pu craindre", reconnaît le président délégué du Medef. "C'est un sujet qu'il faut avoir en tête." Mais selon lui, "la meilleure réponse, c'est que l'activité se relance et de mettre en regard des postes ouverts, les demandeurs d'emploi".
Le bonus-malus, un système "inadapté"
Face à la difficulté de millions de chômeurs qui ne trouvent pas de propositions de travail adaptées à leur profil, Patrick Martin précise que "la réponse n'est pas uniquement dans la réforme de l'assurance chômage. Elle est aussi dans la formation. Et il y a des avancées spectaculaires qui ont été faites". Mais il affirme que "c'est un travail de longue haleine, on sait que c'est de la dentelle fine. On sait qu'il y a une dimension territoriale très importante". Il y a donc, selon lui, toute "une boîte à outils qu'il faut compléter encore".
Concernant l'instauration d'un système de bonus-malus pour les entreprises en fonction de leur recours aux contrats courts, Patrick Martin estime que "tel que le système est conçu, cela paraît inadapté, parce qu'on va comparer des entreprises qui ne sont pas comparables". Il oppose notamment "la SNCF, qui a une activité très régulière et des emplois stables" avec les entreprises où il y a "des saisonniers, des emplois de courte durée" comme par exemple "tout ce qui touche au tourisme".
Selon le président délégué du Medef, "on va pénaliser des entreprises qui sont à ce jour parmi celles qui, du fait du Covid, sont les plus pénalisées". Patrick Martin pointe enfin l'annonce faite par Elisabeth Borne précisant que "là où sept secteurs devraient être concernés par les bonus-malus, il y en aurait peut-être d'autres. Donc c'est un point de vigilance pour le Medef".
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