Conférence sociale : la CFDT appelle à supprimer les exonérations de cotisations sociales aux entreprises qui "ne jouent pas le jeu" de la revalorisation salariale
Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a appelé le gouvernement à supprimer les exonérations de cotisations sociales aux entreprises qui "ne jouent pas le jeu" de la revalorisation salariale.
Marylise Léon a pointé particulièrement les entreprises qui ont fait de gros profits lors de la crise de Covid-19, notamment les laboratoires pharmaceutiques. "C'est un secteur d’activité où il y a huit coefficients sur le SMIC, c'est-à-dire que la négociation ne fonctionne pas dans la branche. C'est inacceptable", dit-elle.
"Si vous ne jouez pas le jeu, vous avez encore des coefficients sous le SMIC, vous ne bénéficiez plus de ces exonérations".
Marylise Léonfranceinfo
Elle appelle le gouvernement à un discours plus ferme vis-à-vis de ces entreprises : "Vous bénéficiez d'un certain nombre d’exonérations de cotisations, si vous ne jouez pas le jeu, vous avez encore des coefficients sous le SMIC, vous ne bénéficiez plus de ces exonérations", a-t-elle déclaré.
Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, estime que la mesure est juridiquement compliquée à mettre en place. Marylise Léon rejette l'argument : "C'est quoi la vision du gouvernement lorsqu'il y a des employeurs qui ne jouent pas le jeu et qui laissent des salariés" au SMIC ? "Il y a des personnes qui font toute leur carrière au SMIC, c'est inacceptable. C'est un enjeu démocratique", a-t-elle répondu.
Alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la tenue le mois prochain d'une conférence sociale sur les bas salaires, Marylise Léon a dénoncé les entreprises "complètement addicts aux exonérations de cotisations. Ce n’est pas durable", dit-elle. Selon la secrétaire générale de la CFDT, c'est tout l'enjeu de la conférence sociale : "Ce n'est pas tenable. Ce n'est certainement pas en augmentant le nombre d'entreprises qui bénéficient d'exonérations de cotisations sociales que ça va fonctionner", assure-t-elle. La syndicaliste a rappelé que le système de protection sociale a besoin de recettes. "L’équation ne peut pas être de dire 'on exonère de plus en plus les entreprises de ces cotisations' que ça va fonctionner. Il faut remettre à plat. Il faut que les employeurs prennent leurs responsabilités", insite-t-elle.
Marylise Léon a jugé "inacceptable" que "les travailleurs et travailleuses de deuxième ligne dans les secteurs de la grande distribution, du nettoyage, de la sécurité privée" n’aient pas de "reconnaissance salariale" et de "vraies évolutions de salaires". Le patron du Medef, Patrick Martin s’est défendu il y a quelques jours sur franceinfo en expliquant que le poids des cotisations sociales empêchait les patrons de faire un geste sur les salaires.
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