Égalité professionnelle : "Sans quotas, pas de résultats", analyse la présidente du Haut Conseil à l'égalité après la publication du baromètre "Equileap"

Dans le bilan de cette étude, la France arrive en tête des pays les plus performants en matière d'égalité des genres dans les grandes entreprises en 2024. "Nous sommes en tête mais d'une bande de mauvais élèves", commente Sylvie Pierre-Brossolette.
Article rédigé par franceinfo
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Sylvie Pierre-Brossolette, actuelle présidente du Haut Conseil à l'égalité, ici en 2018. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Sans quotas, pas de résultats", analyse jeudi 29 février sur franceinfo, Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, après la publication du baromètre  d'Equileap (document pdf en anglais), qui publie donc un baromètre mesurant l'égalité professionnelle dans les grandes entreprises.

Dans le bilan de cette étude, la France arrive en tête des pays les plus performants en matière d'égalité des genres dans les grandes entreprises en 2024, devant l'Espagne et l'Italie. Toutefois, pour la présidente du Haut Conseil à l'égalité, "nous sommes en tête mais d'une bande de mauvais élèves", elle souligne que le rapport explique que c'est notamment grâce aux lois contraignantes de la France en termes de quotas et d'égalité, comme la loi Copé-Zimmermann, qui impose 40% de femmes dans les conseils d'administration.

"D'une manière générale, l'inégalité salariale persiste en France, puisque la première loi qui demandait l'égalité en 1972 n'est toujours pas appliquée", explique Sylvie Pierre-Brossolette. Elle rappelle que les femmes qui sont payées en moyenne 24% de moins que les hommes (chiffre qui tombe à 15% de moins sur les équivalents temps plein et à un écart de 4% à poste égal).

Les résultats français obtenus grâce à des lois contraignantes

"Ce qui est triste, c'est qu'on est obligé de voter des lois et des textes contraignants pour arriver à des résultats", regrette la présidente du Haut Conseil à l'égalité. "C'est intériorisé que les femmes vont avoir des enfants donc on ne les met pas sur les postes les plus exposés ! Et alors qu'elles sont plus diplômées, elles sont plus mal payées, c'est injuste."

Sylvie Pierre-Brossolette se réjouit de l'application à la fonction publique de l'indice Pénicaud, qui oblige les entreprises de plus de 50 salariés à publier une note sur leur politique salariale vis-à-vis des hommes et des femmes. Elle insiste : "La fonction publique comme les entreprises privées doivent aller plus vite, parce que sans égalité professionnelle, on n'aura jamais d'égalité femmes-hommes".

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