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Agriculture : "Nous avons besoin que les prix augmentent", affirme Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

"Toutes les charges ont explosé", dénonce la présidente du principal syndicat d'agriculteurs qui estime que "ceux qui ont les moyens de payer" doivent payer leur "alimentation au juste prix".

Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
Radio France
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Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, invitée de France Inter le 7 mai 2022. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

"Nous avons besoin que les prix augmentent", indique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, mardi 7 juin sur France Inter, concernant les conséquences de l'inflation, du dérèglement climatique et de la guerre en Ukraine sur les agriculteurs français. "Nos charges ont augmenté, les engrais ont augmenté de 150%, le carburant a doublé, toutes les charges ont explosé", déplore-t-elle, tout en défendant le principe d'un chèque alimentaire "pour que les plus précaires puissent vraiment se nourrir". En parallèle, Christiane Lambert estime que "ceux qui ont les moyens de payer" doivent payer leur "alimentation au juste prix".

"Le pays où les prix sont les moins chers, c'est la France, parce que les distributeurs ont joué cette carte depuis dix ans", ajoute-t-elle, dénonçant le fait que la hausse des prix atteint actuellement les 5% alors qu'il "faudrait une hausse de 15%" pour que les agriculteurs puissent compenser la hausse des coûts. À titre de comparaison, elle assure que certains pays d'Europe sont à 10% d'inflation : "S'il y a 10% en plus sur un paquet de pâtes à 1 euro cela fait 1,10 euros. Il faut resituer ce qu'est 10% pour les consommateurs", ajoute-t-elle.

"On ne peut pas continuer à brader l'alimentation et se plaindre que les paysans disparaissent."

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

à France Inter

"L'énergie a augmenté de 28%, est-ce qu'on fait le même pataquès en se disant : les gens ne pourront pas se chauffer ? Non. Alors pourquoi les agriculteurs devraient payer et être en faillite pour que les Français puissent manger ?", lance la présidente de la FNSEA. Christiane Lambert espère que "la guerre en Ukraine qui prive la planète de 20% des productions ouvrira les yeux aux dirigeants politiques", estimant que "l'agriculture n'est pas un robinet qu'on ouvre et qu'on ferme au gré des désidératas politiques".

"Contre la grêle, il n'y a rien à faire"

Christiane Lambert fustige par ailleurs les "dégâts dramatiques" de la grêle qui a touché les cultures lors des orages de la fin de semaine dernière. Une réalité qui s'ajoute aux difficultés financières des agriculteurs. "C'est un cauchemar, ça ne dure que dix minutes mais ça détruit tout sur son passage, et après il faut attendre l'année prochaine", déplore-t-elle. "On peut se protéger de certaines intempéries, mais pas de la grêle. Contre la grêle, il n'y a rien à faire", ajoute Christiane Lambert, tout en saluant la série de mesures, dont l'étalement du remboursement des prêts garantis par l'État, décidée par le gouvernement. "Ce n'est jamais suffisant mais ça permet de tenir à bout de bras les exploitations", résume-t-elle.

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