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Arrivée d'une ex-lobbyiste du vin à l'Elysée : cette nomination "pose question", réagit un addictologue

La nomination d'Audrey Bourolleau, ex-déléguée d'une instance de lobbying de vin, au poste de conseillère agriculture d'Emmanuel Macron inquiète Pierre Couteron, président de la fédération Addictions qui demande des "précisions".

Article rédigé par franceinfo
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Audrey Bourolleau de Vin et Société, Yann Schÿler, négociant et propriétaire de château Kirwan, et Yann Le Goaster, de la Fédération des Grands Vins de Bordeaux, lors du salon Vinexpo 2015. (Jean-Pierre Stahl / FRANCE 3)

Audrey Bourolleau, une ex-déléguée générale de Vin et société, une instance de lobbying du vin a été nommée au poste de conseillère agriculture du président de la République Emmanuel Macron. Cette nomination est difficile à avaler pour onze associations d'addictologues et six experts en santé publique. Pour Pierre Couteron, président de la fédération Addictions, cette nomination "nécessite d'avoir un certain nombre de précisions".

franceinfo : Que reprochez-vous dans la nomination d'Audrey Bourolleau à l'Élysée ?

Pierre Couteron : Audrey Bourolleau a tenu un rôle de lobbyiste pour une association, Vin et Société, dans laquelle elle défendait ce qui vient d’être démontré comme étant faux : à savoir que l’usage modéré d’alcool peut avoir des bénéfices pour la santé. On avait du mal parfois à savoir si elle parlait uniquement du vin ou aussi d’alcools plus forts. C'est vrai qu'on peut être lobbyiste un temps et passer à autre chose ensuite, mais le rôle qu’elle a tenu nécessite d’avoir un certain nombre de précisions sur le rôle qu’elle veut tenir comme conseillère du président de la République au niveau de l’agriculture.

Qu'est-ce qui pourrait poser problème ?

Ce qui pourrait poser problème, c’est qu’elle continue le démontage de la loi Evin. On connaît l’intérêt de commencer à essayer de limiter une communication trop bienveillante sur l’alcool. Audrey Bourolleau a, par exemple, obtenu un assouplissement de la loi Evin, officiellement en faveur de l’œnotourisme, mais dont la rédaction a profité à d’autres alcools puisque la notion de terroir peut être appliquée au rhum, au whisky, etc. Il y a toujours des risques derrière des arguments, qui paraissent de bon sens, de banaliser cette consommation d’alcool qui est encore trop forte en France.

Vous allez être vigilants ?

Ce qui s’est passé ces derniers temps est allé dans le mauvais sens puisqu’on a eu des assouplissements successifs. Au départ, c’était d'ailleurs à cause de la loi Macron pour favoriser la libération de certains phénomènes économiques. Donc l'arrivée d'Audrey Bourolleau aux côtés d'Emmanuel Macron, qui était le ministre de l’Économie, ne peut légitimement que nous faire poser un certain nombre de questions.

Arrivée d'une ex-lobbyiste du vin à l'Elysée : "Cela nécessite des précisions", explique Pierre Couteron, président de la fédération Addictions

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