Attaques de loup : une cinquantaine d'éleveurs bloquent la préfecture de Gap et déversent du lisier
Une réunion s'est tenue ce mercredi matin à la préfecture pour tenter de sortir de la crise.
Une cinquantaine d'éleveurs bloquent encore avec leurs tracteurs, mercredi 28 août, l'entrée principale de la préfecture des Hautes-Alpes, à Gap, a appris franceinfo. Accompagnés de moutons et de vaches, ils protestent contre les attaques de loups contre leurs troupeaux. Lundi, ils avaient muré l'entrée du personnel. Ce mercredi, ils ont également déversé du lisier et bloqué une deuxième entrée.
C'est le ras-le-bol de la profession qui s'exprime
Édouard Pierre, le secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpesfranceinfo
"Les éleveurs mettent en place des moyens de protection, des chiens, des fils électrifiés, des bergers mais malgré ce dispositif on n'arrive pas à enrayer le nombre d'attaques grandissantes, explique ce mercredi sur franceinfo Édouard Pierre, le secrétaire général du syndicat des Jeunes Agriculteurs des Hautes-Alpes. C'est un peu une solution extrême, mais on demande à pouvoir tirer des loups qui attaquent les brebis dans les montagnes".
700 brebis tuées depuis janvier selon les Jeunes Agriculteurs
Édouard Pierre affirme que 700 brebis ont été tuées par des loups depuis le 1er janvier dans le département des hautes-Alpes. "Aucune de nos revendications n'a été entendue" par la préfecture de Gap, déplore-t-il. "Les troupeaux de 200 brebis ont plus de 20 chiens de protection, un berger, un aide-berger, il y a le regroupement des brebis en parc de nuit électrifié : c'est la course à l'armement sur les moyens de protection."
Je n'entends plus qu'on me dise que c'est possible de faire sans tirer un loup.
Édouard Pierre (Jeunes Agriculteurs)à franceinfo
Une réunion s'est tenue dans la matinée à la préfecture entre la préfète des Hautes-Alpes, le préfet référent loup et les syndicats agricoles comme la FDSEA, les Jeunes agriculteurs et la Fédération départementale ovine afin de sortir de la crise. Des décisions concrètes ont été prises.
Plusieurs propositions ont été faites aux éleveurs
Sous dix jours, un groupe de travail va se former sur la question du pastoralisme afin d'étudier la possibilité de tirs de défense en zone "cœur de parc" - ces "réserves intégrales" où la présence humaine est très limitée. Tirer les loups dans ces zones est interdit pour le moment.
Autre décision : la "brigade loups" sera présente dans le département des Hautes-Alpes pendant 15 jours pour intervenir dans le parc national des Écrins. Des financements pour aider les bergers ont également été débloqués. Enfin, des fonds ont été mis à disposition pour construire des cabanes pastorales, qui peuvent être hélitreuillées dans les pâturages, pour surveiller les troupeaux la nuit.
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