Crise des éleveurs : la mesure sur le loup fait bondir les écologistes
Le gouvernement a annoncé dans son plan d'urgence sa volonté de retirer le loup de la liste des espèces strictement protégées.
C'est la dernière et 24e mesure du plan d'urgence pour les éleveurs. Le gouvernement entend renforcer "la protection des élevages ovins contre le loup" en lui faisant perdre son statut d'"espèce strictement protégée". L'annonce, faite mercredi 22 juillet, scandalise les écologistes.
"Le rôle des pouvoirs publics n'est pas de céder à toutes les mobilisations corporatistes en promettant de nouveaux allègements fiscaux ou en rejetant la faute sur le loup qu'il faudrait déprotéger", ont réagi dans un communiqué Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux d'Europe Ecologie-Les Verts.
La convention de Berne remise en cause
Sur Twitter, la mesure est aussi pointée du doigt par des internautes, dont Padre Pio, auteur du blog Déjà vu sur francetv info.
Si les éleveurs ne sont pas compétitifs, c'est la faute du loup. J'en pleure de rire et de tristesse mélangées. https://t.co/27nWABe19F
— Padre Pio (@Padre_Pio) July 22, 2015
Comme le rappelle La Croix, le loup a été classé comme "espèce strictement protégée" par la convention de Berne, traité international contraignant signé par cinquante pays et l'Union européenne. Il vise à protéger la faune et la flore sauvage en Europe. Selon le quotidien, l'objectif de la France est de ramener le loup au rang d'"espèce protégée", en vue d'assouplir les règles d'abattage de l'animal.
Les éleveurs ovins entendus
Ces règles ont déjà aménagées le 30 juin par un arrêté du gouvernement, qui a porté à 36, contre 24 auparavant, le nombre de loups pouvant être abattus chaque année. L'exécutif va aussi mettre à disposition des éleveurs confrontés aux attaques une brigade d’appui "pour les aider à faire face aux prédateurs".
Si les éleveurs ovins ne sont pas majoritaires dans la contestation, dominée par les filières bovine et porcine et par les producteurs de lait, la majorité entend tout de même leur donner des gages. Et pour cause. Ils ont perturbé le passage du Tour de France, le 21 juillet à Gap (Hautes-Alpes), en manifestant avec 1 600 brebis pour obtenir des "actions concrètes" contre les attaques de loups.
Pour le passage du #TDF un millier d'éleveurs (700 selon la police) manifestent contre le loup http://t.co/g47nqpQ9iY pic.twitter.com/GEGmkH2x0b
— francetv info (@francetvinfo) July 21, 2015
Le loup a tué 8 500 brebis en un an
Dans La Croix, Jean-François Darmstaedter, de l'association de défense de la faune sauvage Ferus, estime toutefois que la démarche du gouvernement de déclasser le loup n'a "aucune chance d'aboutir. D'autant que les dernières statistiques montrent une baisse de la population de loups en France, après plusieurs années d'augmentation".
La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a indiqué au contraire, lundi, que le nombre de loups recensés était passé de 100 en 2004 à 300 environ actuellement. Elle a rappelé que "les attaques de loup [avaient] doublé en cinq ans". Selon les statistiques du ministère, 8 500 brebis ont été tuées par des loups pour la période juillet 2014-juillet 2015.
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