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Ému, un responsable de la FDSEA/Mayenne interpelle le PDG de Lactalis

Philippe Jehan, responsable départemental de la FDSEA de la Mayenne, s'est adressé, particulièrement ému, sur franceinfo au PDG de Lactalis, l’invitant à choisir entre "laisser mourir (ses) éleveurs" ou les respecter et "faire un geste".

Article rédigé par franceinfo
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Philippe Jehan, le responsable départemental de la FDSEA de la Mayenne, n'a pu contenir ni son émotion, ni sa colère (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Pour l'instant c'est l'abattement, mais la semaine prochaine ça va plus ressembler à un soulèvement", a réagi, samedi sur franceinfo, Philippe Jehan, le responsable départemental de la FDSEA de la Mayenne, alors que les éleveurs laitiers ont décidé de lever cette nuit le blocage du siège de Lactalis, malgré l'échec du deuxième round de négociations pour obtenir un "prix du lait décent". 

Philippe Jehan (FDSEA) "Quand on est multimilliardaire, quand on est pas capable de donner un prix raisonnable à ses éleveurs, il faut changer de métier ou aller à l'étranger"

Très ému, Philippe Jehan a directement ciblé le PDG de Lactalis, Emmanuel Besnier : "Quand on est multimilliardaire, quand on est pas capable de donner un prix raisonnable à ses éleveurs, il faut changer de métier ou aller à l'étranger. Un gars comme ça n'est pas utile à la société française." "En Mayenne, nous sommes fier d'avoir le siège d'une entreprise comme Lactalis. Sauf que son patron a décidé de laisse tomber ses éleveurs", a-t-il ajouté. 

Fier d'avoir réussi "un mouvement qui fera date" et d'avoir réuni "entre 3 et 4 000 éleveurs", le responsable syndical a lancé un avertissement au groupe Lactalis : "Soit il est capable dès lundi ou même dès aujourd'hui - nous sommes disponibles - de trouver un accord et de nous donner un prix décent, soit il va vers de grandes difficultés en France.

Si Emmanuel Besnier n'est pas en capacité d'y réfléchir ce week-end sur son yacht ou dans son château, je pense qu'on a plus grand chose à se dire."

Philippe Jehan - FDSEA

Philippe Jehan s'est ensuite adressé directement à Emmanuel Besnier: "Soit vous avez envie de laisser mourir vos éleveurs, c'est le signal que vous avez donné cette nuit. Soit vous avez envie de dire 'j'ai fait une erreur, je dois vous respecter et je vais faire un geste'." Selon le responsable de la FDSEA, "la main reste tendue par les éleveurs" à partir du moment "où on les respecte". "Si (Emmanuel Besnier) n'est pas en capacité d'y réfléchir ce week-end sur son yacht ou dans son château, je pense qu'on a plus grand chose à se dire."

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