Des agriculteurs annoncent le blocage de 13 raffineries d'ici à lundi matin
Les actions de blocage débuteront dès dimanche après-midi sur certains sites, pour dénoncer le "non-sens" de la politique du gouvernement sur les accords internationaux et les importations de matières premières.
C'est un mot d'ordre national : pour forcer à la réouverture du dialogue avec le gouvernement, la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), principal syndicat agricole, et les Jeunes agriculteurs ont prévu de bloquer, outre le site encore en chantier de la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 13 raffineries et dépôts de carburant à travers la France d'ici à lundi 11 juin au matin. Leur action débutera dès dimanche sur certains sites, a indiqué à franceinfo la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert. Le mouvement "commencera dès la fin d'après-midi dans la Marne, ça commencera à 22h en Seine-Maritime", a-t-elle déclaré. Un mouvement prévu pour durer trois jours, reconductibles.
Cinq sites au moins seront bloqués dès cette nuit et 13 seront bloqués demain (lundi) à partir de 9 heures.
Christiane Lambert, présidente de la FNSEAà franceinfo
Cette mobilisation fait suite à "l'annonce de trop", celle d'autoriser l'importation de 300 000 tonnes d'huile de palme pour la raffinerie de La Mède, près de Marseille. Selon eux, cela revient à sacrifier la filière française de biocarburants pour sauver 250 emplois chez Total, alors que la culture du colza fait vivre 20 000 personnes en France. "Si la société Total a intérêt à faire du biocarburant mais qu'elle ne le fait pas à partir de colza qu'elle peut trouver en France, c'est qu'elle l'achète moins cher et que c'est économiquement plus rentable pour elle", proteste Damien Greffin, le président de la FNSEA en Île-de-France.
Soit on fait le choix de maintenir une agriculture en France, soit on fait le choix de l'agro-industrie ou des multinationales.
Damien Greffin, président de la FNSEA en Île-de-Franceà franceinfo
Un sentiment de mépris
Mais il n'y a pas que l'huile qui fait grincer des dents les agriculteurs. Il y a aussi le vin ou encore la viande, les traités économiques avec l'Amérique du Sud, le Canada... Autant de concurrences étrangères déloyales, et pas de réponse du gouvernement. "Aujourd'hui, les agriculteurs sont méprisés par ce gouvernement. Si nous ne menons pas d'action, nous ne sommes pas entendus. Nous avons choisi de nous en prendre aux raffineries et aux dépôts de carburant car c'est stratégique pour la France. C'est donc un rapport de force que l'on instaure avec Emmanuel Macron", prévient Damien Greffin.
Un rapport de force pour renouer le dialogue et une position que l'on ne comprend pas au ministère de l'Agriculture : Stéphane Travert était en fin de semaine au congrès des Jeunes agriculteurs, et il a déjeuné avec les présidents des Jeunes agriculteurs et de la FNSEA.
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