De graphiste parisienne à bergère normande : la nouvelle vie Stéphanie Maubé
Grâce à son parcours, Stéphanie Maubé est devenue une des bergères les plus "célèbres" de France. Elle est l'invitée du 23h de franceinfo.
Il y a dix ans, elle était encore une citadine. Avant de s'installer et d'élever des agneaux à la campagne. Elle raconte son histoire dans Il était une bergère (aux éditions du Rouergue). Et à l'époque, elle était aussi une Parisienne qui passait au Salon de l'Agriculture. "Il m'est arrivé d'y être passé comme une visiteuse à l'époque, où j'étais une Parisienne pur jus venue pour avoir des sensations fortes", explique Stéphanie Maubé. Elle est ensuite devenue la mère d'une famille nombreuse qui cherche à faire des bêtises au final. "Un troupeau, ce n'est pas du tout autonome. Dans l'élevage, ils ont besoin de leur éleveur. On a une immense responsabilité pour être là et pour leur offrir la meilleure qualité de vie", ajoute la bergère.
"Le porte-monnaie est un bulletin de vote"
Quand elle était Parisienne, Stéphanie Maubé n'entendait pas forcément parler des difficultés des agriculteurs. "Je n'écoutais pas ces informations, parce que l'agriculture ne m'intéressait pas et ne me faisait pas rêver. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles je n'ai pas vécu de désillusion en tant qu'agricultrice. Je n'avais pas nourri d'utopie, de rêve ou d'imaginaire", avance-t-elle. Il y a donc eu une perte de pouvoir d'achat et il a fallu se diversifier pour mieux vivre. Qui sont les responsables ? "C'est un ensemble. C'est un système et les consommateurs sont responsables aussi. C'est eux, dans la manière de choisir, de manger, et d'acheter, de faire leurs choix. Leur porte-monnaie, c'est un bulletin de vote, un couperet pour les agriculteurs qui travaillent". Stéphanie Maubé s'attaque aussi à la FNSEA : "Je reproche beaucoup d'instrumentaliser la détresse des agriculteurs qui sont souvent influençables. L'agriculteur n'a jamais été encouragé à s'exprimer. Il travaille seul, et exprimer de la détresse est tabou. Brandir cela est facile (...) Ce n'est très noble", dénonce-t-elle.
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