"FarmErasmus", un programme d’échanges entre agriculteurs écolos européens
Dans un milieu en pleine crise, certains agriculteurs européens se réunissent pour échanger sur leur métier et partager leur expérience. Une sorte d'Erasmus autour de l'agriculture écologique organisé par Greenpeace.
La 54e édition du Salon international de l'agriculture a ouvert ses portes samedi 25 février porte de Versailles, à Paris. Plus de 650 000 visiteurs y sont attendus pour découvrir les stands de plus de 1 000 exposants représentants 21 pays.
En pleine crise, le secteur cherche un nouveau modèle de production. Le bio pourrait faire partie de la solution. Pour répondre à ces nouveaux enjeux, certains agriculteurs se questionnent sur leur avenir. L'occasion pour eux de voyager et d'échanger avec leurs homologues européens : une sorte d'Erasmus agricole. Franceinfo a suivi un de ces voyages "FarmErasmus" organisés par Greenpeace dans une ferme bio de Sologne à quelques kilomètres de Blois.
Le bio à la rescousse
Gilles Guellier, éleveur de vaches laitières, installé en bio depuis 30 ans à Monthou-sur-Bièvre, est un des symboles d'une agriculture qui parvient à produire à moindre coût tout en étant bio. Un parcours qu'il explique en raison de son système de séchage d'herbe qui lui permet de nourrir ses bêtes sainement toute l'année. "Les gens qui produisent le lait le moins cher sont des gens qui ont notre système, c'est à dire, de l'herbe 100% toute l'année, comme les Néo-Zélandais et les Irlandais", affirme-t-il.
Ce modèle inspire Nedeelen, une jeune agricultrice belge de 32 ans. Elle aimerait pouvoir l'exporter sur l'exploitation agricole de ses parents, près de Bruges. "Nous avons beaucoup plus d'habitants. Je crois que c'est un avantage de faire du circuit court. Chez nous, un hectare coûte 100 000 euros. C'est un problème, mais peut-être que la solution est ce système de coopération", pense-t-elle.
Des problématiques propres aux marchés nationaux
Pour Siméon, agriculteur au sein d'une grosse exploitation de 300 hectares en Bulgarie composée de vaches laitières et arbres fruitiers en conventionnel, ses coûts de production sont moins élevés que ceux de Gilles, mais il n'a pas de débouché pour ses produits. "Je crois qu'on ne peut pas trouver de marché pour la production bio. Les Bulgares ont peu d'argent. Les gens qui peuvent se permettre d'acheter des produits bio ne sont pas nombreux", explique-t-il. Il pense tout de même passer une partie de son exploitation en bio mais à ses frais pour le moment. Il pourra prétendre à des subventions qu'une fois sa production convertie. De cet échange, sorte de voyage Erasmus pour agriculteurs, tous retiennent une chose : la même passion pour leur métier .
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.