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Des organisations écologistes s'inquiètent du développement des "OGM cachés"

Dix organisations écologistes et agricoles ont envoyé au ministre de l'Agriculture une lettre ouverte, dans laquelle elles s'inquiètent du développement en France de ce qu'elles appellent les "OGM cachés". Selon un rapport de 2011, ces "variétés tolérantes aux herbicides", les VTH, représentent 10% des cultures de tournesol et de colza.
Article rédigé par Typhaine Morin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

Associations écologistes, fédérations d'agriculture biologique ou syndicats d'agriculteurs, au total, dix organisations s'inquiètent dans une lettre ouverte du développement des "variétés tolérantes aux herbicides " (VTH), qu'elles considèrent comme des "OGM cachés ". Les VTH ne concernent que le colza et le tournesol, des cultures qui ont des gènes plus tolérantes aux herbicides. 

Certaines variétés de ces plantes sont résistantes aux herbicides grâce à des irradiations ou de la fusion cellulaire. Il s'agit de deux techniques différentes de la transgenèse habituellement utilisée pour créer des OGM. Ces techiques ne sont pas contrôlées et ont été "arbitrairement exclues du champ d'application de la réglementation sur les OGM ", dénoncent les associations dans une lettre ouverte au ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.

Des risques pour l'environnement

Elles craignent qu'en conséquence, d'autres cultures deviennent résistantes aux herbicides. Un rapport publié par l'INRA et le CNRS en 2011 met en garde contre les problèmes que peuvent engendrer ce type de culture. Le développement de résistances aux herbibices, en premier lieu, mais aussi la pollution de l'eau et la contamination génétique. L'expertise souligne également qu'il n'existe aucune étude sur l'impact des pesticides utilisés sur la mortalité des abeilles. 

Catalogue des variétés

Ces cultures, très récentes en France, sont donc très encadrées. Pour lancer des champs de culture en France, il faut que la plante soit inscrite au Catalogue des variétés. Et lorsqu'une variété est inscrite, on s'assure qu'elle ne représente pas un danger pour l'environnement. Face aux réticences des écologistes, un Comité de suivi a été mis en place en 2012 pour mesurer les impacts de ces variétés sur l'environnement. 

Selon les données disponibles, ces VTH représentaient en 2011 10% des cultures de tournesol et plusieurs centaines d'hectares de colza. 

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