Colère des agriculteurs : la mobilisation continue à Agen, mais les manifestants lèvent le camp à Bordeaux et Montpellier

>> Ce direct est désormais terminé.

"Il faut continuer" : malgré "des points positifs" dans les annonces gouvernementales, les agriculteurs mobilisés à Agen (Lot-et-Garonne) ont annoncé, dans la soirée du vendredi 26 janvier, vouloir poursuivre leur mouvement. Au terme d'une nouvelle journée de forte mobilisation devant la préfecture, les dirigeants de la Coordination rurale (CR) ont exigé du préfet des éclaircissements d'ici samedi matin sur d'éventuelles aides aux trésoreries, car ils s'estiment insatisfaits des annonces du Premier ministre Gabriel Attal. "Il y a beaucoup de mesures auxquelles [il] n'a pas répondu", a regretté de son côté, sur TF1, Arnaud Rousseau, le président de la FNSEA, qui a annoncé la poursuite du mouvement et souhaite que Gabriel Attal vienne de nouveau à sa rencontre. Cependant, des manifestants en tracteurs ont "levé le camp" dans plusieurs villes comme Bordeaux ou Montpellier.

"On a décidé de mettre l'agriculture au-dessus de tout." Le Premier ministre s'est rendu, vendredi, à Montastruc-de-Salies (Haute-Garonne). Après avoir annoncé notamment "dix mesures de simplification immédiate" et la fin de la hausse de la fiscalité sur le gazole non routier (GNR), Gabriel Attal s'est rendu avec Jérôme Bayle, figure du mouvement, sur le barrage de l'A64, à Carbonne (Haute-Garonne), dans la soirée. "Je vous annonce que demain midi, l'autoroute [A64] pourra circuler", a annoncé l'éleveur.

Une double annonce sur le GNR. "A la fois on revient sur la trajectoire de hausse [de la fiscalité sur le GNR] qui était prévue et on vous fait la remise immédiatement à la pompe", a déclaré Gabriel Attal au sujet de la fin de la hausse de la fiscalité sur le GNR, dont le prix alimente la colère des agriculteurs. Jusqu'ici, les agriculteurs bénéficiaient du remboursement partiel de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TIPCE) à condition d'en faire la demande, factures à l'appui, via un formulaire à envoyer une fois par an. Le Premier ministre a déclaré que "d'ici cet été", les agriculteurs bénéficieraient directement de cet avantage fiscal, via le prix à la pompe.

Des mesures de simplification. Le Premier ministre a multiplié les promesses de "simplification" administrative avec "dix mesures immédiates". Pour les curages des cours d'eau agricole, il a ainsi promis de réduire les délais "de neuf mois à deux mois". Autre promesse, les agriculteurs ne pourront être soumis qu'à une seule visite de contrôle administratif par an.

Des contrôles renforcés pour faire respecter les lois Egalim. Gabriel Attal a annoncé que le gouvernement allait "prononcer trois sanctions très lourdes" contre trois entreprises ne respectant pas les lois Egalim, qui visent à protéger le revenu des agriculteurs dans le cadre des négociations avec les industriels et les supermarchés. Dans la journée, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, avait annoncé le doublement des contrôles de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes "sur l'application de la loi Egalim".

Un bâtiment incendié à Narbonne. La Mutualité sociale agricole (MSA) de Narbonne a, elle, été incendiée dans le cadre des manifestations des agriculteurs, a appris franceinfo de la préfecture de l'Aude. "Le bâtiment de la MSA était vide, c'est un bâtiment de 300 m2 avec un étage, il y a eu un début d'incendie", a précisé à l'AFP un porte-parole de la préfecture.

L'A7 et l'A9 coupées sur 400 km. Deux autoroutes du sud de la France, l'A7 et l'A9, ont été fermées dans l'après-midi sur près de 400 km, à la demande des autorités, a annoncé Vinci Autoroutes. "On n'avait jamais vu ça, d'une telle ampleur et sur une telle durée", a expliqué à l'AFP une porte-parole de l'entreprise.