Interdiction du glyphosate : gouvernement et la FNSEA sont en pleine négociation
Alors que le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a rappelé lundi matin que le glyphosate serait interdit en France dès 2022, la présidente de la FNSEA a rencontré le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot pour obtenir un délai.
Plus l'échéance de l'interdiction du glyphosate se rapproche, plus les esprits s'échauffent en France. Alors que l'Europe doit décider avant la fin de l'année de l'avenir de cet herbicide, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a réaffirmé lundi 25 septembre qu'il serait interdit d'ici 2022. Dans le même temps, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), Christiane Lambert, a rencontré le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, pour obtenir un délai.
Pour Christiane Lambert, l'équation est simple : si l'industrie automobile a jusqu'en 2040 pour mettre fin aux moteurs thermiques, alors les agriculteurs doivent pouvoir avoir le même délai pour se passer de glyphosate, l'herbicide le plus vendu au monde et classé comme cancérigène probable par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Elle a rappelé à Nicolas Hulot son opposition à une interdiction du glyphosate dans toute l'Europe à partir du 1er janvier 2018. Selon elle, le monde agricole n'est pas prêt et les alternatives proposées sont plus coûteuses.
L'Allemagne, possible alliée des agriculteurs
Le gouvernement ne semble pas opposé à laisser du temps au monde agricole, puisqu'il vient de commander un rapport aux ministres de l'Agriculture et de la Transition écologique et solidaire pour une sortie définitive du glyphosate d'ici cinq ans, soit la fin du quinquennat. Mais pour la FNSEA, pas question non plus que la France décide d'une interdiction nationale si l'Europe, elle, autorisé la substance à la fin de l'année, au risque d'une distorsion de la concurrence.
La réunion à Bruxelles entre les représentants des États membres qui était prévue début octobre a finalement été repoussé d'un mois, au début du mois de novembre. Ce n'est pas tant en raison des tergiversations françaises qu'à cause des élections législatives allemandes. La FNSEA compte d'ailleurs beaucoup sur la position allemande, très proche des intérêts de l'industrie chimique, pour trancher le débat.
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