L'Etat lance une concertation pour répondre aux défis de l'agriculture française
Elle doit durer six mois. Le ministère de l'Agriculture, les régions et les représentants du secteur ont lancé mercredi 7 décembre une concertation qui doit donner naissance à un projet de loi d'orientation agricole. Son objectif : relever "le défi du renouvellement des générations" et de l'adaptation au changement climatique.
Cette loi "d'orientation et d'avenir" sur l'installation, le foncier, la formation et l'accompagnement des agriculteurs fait partie des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. Quelque 100 000 fermes devraient changer de mains d'ici 2030, du fait des départs en retraite. "Un tiers des agriculteurs, soit 166 000 exploitants ou co-exploitants agricoles" seront partis à la retraite dans dix ans, insiste le ministère.
Lors de sa visite à la foire agricole des Terres de Jim, en septembre, le président avait appelé de ses vœux une consultation préalable avec les professionnels pour aboutir à "un pacte". La concertation de six mois doit débuter en janvier, avec dans le viseur une rédaction d'un texte "courant juin" et une présentation du projet de loi "devant le Parlement d'ici à l'été", selon le ministère.
Associer les futurs agriculteurs
Quatre dossiers sont au menu des consultations : l'orientation et la formation, la transmission des exploitations, l'installation des jeunes agriculteurs, et l'adaptation face au climat. "Toute transition a un coût, a rappelé le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, et l'investissement sera un élément clé pour le renouvellement des générations et cette transition". "Nous avons six mois pour construire un chemin de souveraineté (...) et un chemin de transition soutenable", a-t-il ajouté.
Trois groupes de travail ont été formés. L'un, sur l'orientation et la formation, planchera notamment sur l'enseignement agricole. Un autre, sur l'installation et la transmission, a en ligne de mire la délicate question du foncier et notamment de l'accès à la terre pour les jeunes agriculteurs. Le dernier groupe concerne la "transition agroécologique et l'adaptation face au climat".
A l'issue des discussions, les coprésidents de chaque groupe devront remettre "un rapport de synthèse et des propositions". Les chambres d'agriculture, en parallèle, animeront des consultations au niveau régional. D'autres se tiendront aussi dans les établissements d'enseignement agricole, afin d'associer les futurs agriculteurs.
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