"L'hectare peut valoir 100 fois plus cher quand ce sont des terrains constructibles" : en hausse constante, le prix des terres agricoles connait de fortes disparités selon les régions
C'est l'un des grands rendez-vous de l'agriculture. Le sommet de l'élevage a débuté mardi 1er octobre et se tient jusqu'au vendredi à Cournon, près de Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Une dizaine de mois après le mouvement de protestation de janvier 2024, les inquiétudes de la profession restent nombreuses avec notamment le prix du foncier.
Il est en légère augmentation et atteint 6 600 euros l'hectare en moyenne en 2023 pour un terrain nu (sans ferme ni hangar), soit une hausse de 1,6% par rapport à 2022.
Selon une étude qui vient de paraître, il y a une forte disparité entre les régions : le prix peut y passer du simple au quadruple. Un terrain agricole s'est vendu en moyenne 3 500 euros l'hectare en Bourgogne-Franche-Comté - les ventes de vignes ne sont pas prises en compte –, alors que ce prix monte à plus de 12 500 euros en Provence-Alpes-Côte-d'Azur.
L'attrait d'un passage en zone constructible
Des prix qui s'expliquent en partie par la pression urbaine et les éventuels changements des plans locaux d'urbanisme (PLU). "Il y a une possibilité que les PLU changent dans le futur dans certains endroits et donc les personnes vendent les terres un peu plus cher parce qu'il y a une possibilité qu'elles prennent encore plus de valeur si elles sont transformées en zone constructible", explique Vincent Kraus, cofondateur de Fermes en Vie, entreprise qui aide les jeunes agriculteurs à s'installer et qui est à l'origine de l'étude. "Sur les terres agricoles on est sur quelques milliers à l'hectare, on est sur dix, 15, voire 100 fois plus quand ce sont des terrains constructibles."
La surface agricole vendue pour être urbanisée est toutefois en baisse, près de 13 000 hectares en 2023 en France, c'est trois fois moins qu'en 2021, selon les Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (Safer) qui arbitrent le foncier en raison du contexte économique peu propice aux projets immobiliers et surtout grâce à l'objectif zéro artificialisation nette des sols en 2050 adopté il y a trois ans.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.