"Les abeilles ne récoltent rien !" : les apiculteurs annoncent une année catastrophique pour le miel français
Les conditions climatiques n'ont pas été favorables à la récolte de miel en France métropolitaine cette année, selon le syndicat majoritaire des apiculteurs, qui pointe notamment le changement climatique.
Faudra-t-il rebaptiser cette année le miel français "miel de Bretagne" ? La question peut paraître provocante, mais la région est la seule de France à avoir évité une récolte de miel "catastrophique", selon les apiculteurs français, qui pointent des conditions climatiques désastreuses.
Habituellement, à ce stade, "on a fait une bonne partie des miels, autour de 40, 50%, là, on ne les a pas", se désole mardi 25 juin Henri Clément, porte-parole et secrétaire général du syndicat majoritaire, l'Union nationale de l'apiculture française (UNAF). "Les abeilles ne récoltent rien ! Dans les ruches, il n'y a pas à manger, les apiculteurs sont obligés de les nourrir avec du sirop car elles risquent de mourir de faim", déplore le syndicat agricole Modef (Mouvement de défense des exploitants familiaux), qui a lancé l'alerte dans un communiqué.
Le @ModefNational dresse un bilan dramatique car le #miel français va être difficile à trouver dans les prochains mois, plus de nourriture pour les #abeilles https://t.co/6qqkv50Ibt pic.twitter.com/Fj2ku0wrCj
— MODEF (@ModefNational) June 25, 2019
Des conditions météo "catastrophiques"
Les causes de ce désastre sont multiples, selon le syndicat : "Un hiver très doux a facilité une bonne reprise de ponte, les colonies très populeuses se sont trouvées sans fleurs, ni miellée [nectar butiné] et se sont effondrées en peu de temps. Ce nouveau coup dur est d'autant plus critique pour les apiculteurs qu'il intervient après plusieurs saisons difficiles". "On a des conditions météo qui sont catastrophiques", renchérit Henri Clément. "Cela fait quelque temps qu'on s'alarme du bouleversement climatique qui a un gros impact sur les productions."
Pour l'instant, il ne s'est quasiment pas fait de miel, à part en Bretagne, où ils ont tiré un peu leur épingle du jeu
Henri Clémentà franceinfo
"On peut ajouter la Bourgogne à la Bretagne. Sur le miel de fleurs printanières, les récoltes ont été correctes, environ 70 à 80% de ce qu'on a su faire l'année dernière", tempère quelque peu Thomas Decombard, vice-président du Syndicat français des miels.
La canicule qui vient de s'abattre pourrait être un nouveau coup dur. "Là, on va avoir le châtaignier, si c'est 38, 39 °C pendant 3 jours, ces miellées vont être cramées", craint Henri Clément.
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