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Maladie hémorragique épizootique : "Pour l'instant, ça ne déstabilise pas trop les marchés", rassure le ministre de l'Agriculture

Si jamais les marchés s'effondraient, une aide sera étudiée, déclare sur France Inter Marc Fesneau.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, le 21 juillet 2023. (BERTRAND GUAY / AFP)

Pour la première fois en France, les autorités sanitaires ont officiellement détecté la maladie hémorragique épizootique (MHE) dans des élevages. "Pour l'instant, ça ne déstabilise pas trop les marchés", rassure samedi 30 septembre sur France Inter Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et la Souveraineté alimentaire. Dix-neuf cas ont été pour l'heure recensés : seize dans les Hautes-Pyrénées et trois dans les Pyrénées-Atlantiques.

Cette maladie est due à un virus transmis essentiellement par un moucheron piqueur et se traduit par de la fièvre, de l’anorexie, des boiteries, une détresse respiratoire qui mène parfois au décès de l'animal. Le 21 septembre, le ministère de l'Agriculture dénombrait seulement trois cas de cette maladie qui touche les animaux sauvages, surtout les cervidés, mais aussi les bovins et les caprins. Elle n'est pas transmissible à l'homme.

Une désinsectisation en cours

Depuis le 25 octobre, par mesure de sécurité, les exportations de bovins vivants sont interdites pour toutes les exploitations dans un rayon de 150 km autour des élevages touchés, avec toutefois plusieurs exceptions comme l'envoi d'animaux à l'abattoir ou le retour d'estive [période où les troupeaux paissent en montagne]. Cinq départements sont concernés : les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Gers, les Landes, la Haute-Garonne.

Les règles sanitaires seront légèrement assouplies à compter du 1er octobre, a annoncé le ministère de l'Agriculture dans un communiqué. "Désormais, tout animal amené à quitter la zone réglementée liée aux foyers confirmés de cette maladie, devra avoir fait l’objet au préalable d’un test de dépistage en laboratoire attestant l’absence de contamination, en complément de la désinsectisation" pour tuer tout moucheron piqueur. "On travaille avec les pays d'export, en particulier l'Italie et l'Espagne, pour faire en sorte que les flux puissent se faire dans des conditions sanitaires respectueuses de la réglementation mais qui permettent de ne pas les bloquer totalement", explique Marc Fesneau sur France Inter.

Pas d'aide d'urgence pour l'instant

Le ministre de l'Agriculture veut rassurer les éleveurs : "On a toujours été au rendez-vous des crises qu'il y a pu avoir en élevages comme pour la grippe aviaire". La question d'une aide d'urgence n'est pas sur la table "à date" car pour le moment l'identification de la maladie hémorragique épizootique en France "ne déstabilise pas trop les marchés". Mais la question sera réétudiée "si les marchés s'effondraient, si nous n'étions pas en capacité à terme d'exporter", promet Marc Fesneau. "On verra dans les semaines qui viennent ce qui se passe", poursuit-il. Le ministère annonce dans son communiqué qu'un "bilan hebdomadaire sera effectué chaque fin de semaine".

Marc Fesneau prévient qu'"on aura de plus en plus de maladies que nous n'avions pas sur nos territoire". Selon lui, "cela nécessite d'avoir une réflexion sur les sujets sanitaires" à cause du dérèglement climatique. Il souligne que la MHE "est en partie liée au dérèglement climatique, puisque c'est transmis par des moucherons".

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