Plus de 600 parlementaires français affirment dans une tribune leur opposition à l'accord commercial entre l'Union européenne et le Mercosur

Le projet de traité entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones. Mais les signataires du texte paru dans "Le Monde" craignent "un risque sanitaire" pour les consommateurs et "une concurrence déloyale" pour les agriculteurs.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation d'agriculteurs face au conseil de la région Bourgogne-Franche-Comté, le 15 décembre 2023. (KONRAD K. / SIPA)

Ils sont députés, sénateurs ou parlementaires européens. Dans une tribune publiée dans Le Monde, mardi 12 novembre, plus de 600 parlementaires français, issus de différents groupes politiques, s'adressent à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, mardi 12 novembre, faisant part de leur opposition au projet de traité UE-Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), qui pourrait être signé au G20 les 18 et 19 novembre.

Le projet de traité, dont les discussions ont commencé en 1999, entend supprimer la majorité des droits de douane entre les deux zones en créant un espace de plus de 700 millions de consommateurs. S'il était adopté, il permettrait aux pays sud-américains d'écouler vers l'Europe de la viande, du sucre, du riz, du miel, du soja... En face, l'UE exporterait ses voitures, ses machines, ses produits pharmaceutiques... D'où le fréquent surnom d'accord "viande contre voitures".

"Un risque sanitaire sérieux" pour les consommateurs

"Nous n'imaginons pas, Madame la Présidente, que vous puissiez prendre l'initiative d'un vote au Conseil et au Parlement contre l'expression démocratique de la quasi-unanimité des parlementaires français", écrivent les élus allant du PCF aux sénateurs LR, en passant par le PS, les Ecologistes, Renaissance, Liot, MoDem, Horizons, et l'UDI, dans ce courrier à l'initiative du sénateur écologiste Yannick Jadot. Les députés LR, LFI et RN n'ont pas signé.

"Nous ne concevons pas non plus que la Commission et le Conseil s'assoient sur l'opposition de la France, grand pays fondateur de l'Union", ajoutent-ils. Pour les signataires, "la France a posé trois conditions à la signature de l'accord, à savoir : ne pas augmenter la déforestation importée dans l'Union européenne, mettre l'accord en conformité avec l'accord de Paris sur le climat et instaurer des mesures miroirs en matière sanitaire et environnementale. A l'évidence, ces conditions ne sont pas satisfaites".

Ils évoquent aussi un "fossé" dans les normes environnementales, sanitaires et de bien-être animal entre les pays du Mersocur et l'Europe. Il "présente un risque sanitaire sérieux pour les consommateurs européens" et "constitue une concurrence déloyale pour nos producteurs agricoles".

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