Réduction de la collecte de lait en France : la Fédération nationale des producteurs de lait dénonce "un acte de représailles" de Lactalis

Le numéro 1 mondial du lait a annoncé mercredi qu'il allait baisser les volumes de lait collecté dans les fermes françaises à destination des marchés internationaux à partir de la fin de l'année.
Article rédigé par franceinfo
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Le stand Lactalis au salon de l'agriculture 2024. (JOSSELIN CLAIR / MAXPPP)

Yohann Barbe, président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), producteur de lait dans les Vosges, a dénoncé jeudi 26 septembre sur franceinfo "un acte de représailles" de la part de Lactalis contre les organisations de producteurs de lait. Le groupe français a annoncé mercredi qu'il allait réduire à partir de fin 2024 les volumes de lait collecté dans les fermes françaises à destination des marchés internationaux.

"Il y a toujours eu un rapport de force entre l’organisation de producteurs, l’Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (Unell) et Lactalis", a-t-il souligné. Depuis le début de l’année, les négociations sur le prix du lait sont tendues. Une médiation a été nécessaire pour trouver un accord : "Lactalis a perdu - entre guillemets - une partie de son combat puisque le médiateur des relations commerciales avait demandé à Lactalis de mettre plus d'indicateurs sur le marché intérieur", a expliqué le président de la Fédération nationale des producteurs de lait.

"Une décision unilatérale" de la part de Lactalis

Le groupe français Lactalis, numéro un mondial du lait, va réduire ses volumes de collecte en France de près de 8,8 % entre la fin de l'année 2024 et 2030. Cela représente 450 millions de litres sur un total annuel de 5,1 milliards de litres. Yohann Barbe dénonce "une décision unilatérale du groupe Lactalis sans aucune réunion préalable" avec les producteurs. Le patron de la FNSEA a parlé jeudi d’une "déflagration" sur franceinfo. "Au-delà de la déflagration", le président de la FNPL dénonce "le manque de concertation" et accuse Lactalis "d'envoyer des producteurs presque dans le mur".

Parmi les producteurs impactés, la coopérative Unicoolait, dans l’est de la France, qui collecte 160 millions de litres de lait par an. "C’est une coopérative qu'on a contactée dès aujourd'hui pour essayer de trouver des solutions. À la FNPL, on s’est déjà organisé pour accompagner les producteurs et surtout ne laisser aucun producteur sans solution sur le bord d'une route", a affirmé Yohann Barbe.

Appel à la nouvelle ministre de l'Agriculture

Il demande aux pouvoirs publics "de vraiment rentrer en négociations, pour minimiser au plus vite l'effet couperet des dates de dénonciation des contrats". "Comme nous, on va le faire avec Lactalis", a-t-il ajouté. Il appelle Annie Genevard, la nouvelle ministre de l'Agriculture, à "prendre ses responsabilités" et attend d'elle qu'elle demande à Lactalis "au moins d'accompagner les producteurs qui en auront besoin". Yohann Barbe espère gagner du temps : "Ce n’est pas douze mois pour avoir un nouveau collecteur, c'est 18 ou 24 mois, qu’on ait au moins cet accord de la part de Lactalis de ne laisser personne temporairement sans collecteur".

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