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Réforme de la Politique agricole commune : "L'agriculture va disparaître", craint le président de la FDSEA77

Les agriculteurs manifestent vendredi matin en Île-de-France pour protester contre une réforme de la PAC qui donnerait la priorité au bio et à l'agro-écologie. "Pour le moment, un signal d'alerte lancé à l'État".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Cyrille Milard, président de la FDSEA de Seine-et-Marne, Landoy le 28 octobre 2019. (ROSALIE LAFARGE / RADIOFRANCE)

Les agriculteurs d'Île-de-France et des alentours manifestent en tracteurs vendredi 2 avril pour adresser un "avertissement" au gouvernement contre une réforme de la Politique agricole commune (PAC) qui donnerait la priorité au bio et à l'agro-écologie. Au menu de cette journée d'action, opérations escargots et barrages filtrants en une dizaine de lieux. "L'agriculture va disparaître" si on continue comme ça, a alerté vendredi sur franceinfo Cyrille Milard, président de la FDSEA77.

franceinfo : Vous craignez une baisse des aides. Combien pensez-vous perdre ?

Cyrille Milard : On estime entre 50 et 80 euros de l'hectare. C'est l'équivalent de notre revenu à l'hectare. On est en moyenne à un Smic ces cinq dernières années de revenu mensuel et le projet du ministre est l'équivalent de 0 euro par mois. Cette orientation de la proposition du gouvernement d'aller dans une idéologie plus verte fait que c'est complètement déconnecté des pratiques agricoles.

C'est comme si demain on vous disait qu'il faut abandonner votre voiture et n'utiliser que le vélo et que si vous n'utilisez pas le vélo on ne vous paie pas votre salaire.

Cyrille Milard, président de la FDSEA 77

à franceinfo

Est-ce que cela va faire baisser le nombre d'agriculteurs ?

L'agriculture va disparaître. Quand on parle de souveraineté alimentaire, quand j'entends Emmanuel Macron qui salue le travail des agriculteurs pendant la pandémie pour produire une alimentation de qualité, aujourd'hui comment on peut mettre en place de telles mesures qui vont sacrifier l'agriculture ? Avec cela on va importer davantage, moins produire et les Français vont manger des produits avec des critères qui ne sont pas les nôtres, et ils vont payer ça beaucoup plus cher.

Les manifestations durent depuis plusieurs semaines. Est-ce que cela peut aller encore plus loin ?

Pour le moment, c'est un signal d'alerte qu'on lance pour que l'État revoie sa copie. Pour l'instant c'est plutôt gentillet, mais évidemment, si dans les prochaines semaines, il n'y a pas de changement on sortira et ce sera beaucoup plus dur. La FNSEA a fait une proposition équilibrée pour une PAC juste et tout le monde s'y retrouvait. On demande que cette proposition soit retenue.

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